Et de trois ! La Commission européenne vient d’infliger une nouvelle amende de 1,49 milliard d’euros à Google pour pratiques abusives en matière de publicité en ligne. Pour le moteur de recherche, c’est la troisième grosse prune en autant d’années : 2,42 milliards d’euros en 2017 pour abus de position dominante avec Google Shopping et 4,3 milliards en 2018 pour les pratiques avec les opérateurs.
La nouvelle amende vient sanctionner l’abus de position dominante de Google qui a imposé des clauses restrictives aux sites web qui ont empêché ses concurrents de placer des publicités contextuelles sur ces même sites. C’est en lien avec la fonction de recherche intégrée que l’on retrouve souvent sur les blogs, sites de journaux ou encore les agrégateurs de sites de voyages.
Les résultats d’une recherche affichent de la publicité fournie par AdSense for Search. La plateforme publicitaire de Google fait office d’intermédiaire tout puissant ; des concurrents comme Microsoft (Bing) ou Yahoo n’ont pas eu la possibilité de se positionner sur la vente des espaces publicitaires présents sur la page des résultats de recherche de ces sites web tiers.
Dans ces conditions, difficile pour eux de faire concurrence à Google, ce d’autant que le moteur de recherche a mis en place au fil des ans des barrières commerciales de plus en plus contraignantes. La Commission relève aussi que les propriétaires de sites web disposaient de peu d'options pour monétiser l'espace sur leurs sites, et qu’ils étaient contraints de compter presque exclusivement sur Google.
« Google a consolidé sa position dominante dans le domaine des publicités contextuelles en ligne et s'est prémunie contre la pression concurrentielle en imposant des restrictions contractuelles anticoncurrentielles aux sites web tiers. Ces pratiques sont illégales au regard des règles de l'Union européenne en matière de pratiques anticoncurrentielles », explique Margrethe Vestager, commissaire en charge de la politique de la concurrence.
L’amende de 1,49 milliard d’euros correspond à 1,29% du chiffre d’affaires 2018 de Google. L’entreprise a mis fin à ces pratiques illégales quelques mois après la communication de griefs de la Commission, en juillet 2016.