Apple n’est pas une entreprise « dominante », selon Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la concurrence. Elle convient qu’Apple est « une grande entreprise », mais elle n’exerce pas de domination comme cela peut être le cas de Google. Ces paroles, prononcées à Lisbonne à l’occasion du Web Summit, vont certainement soulager les dirigeants d’Apple qui ont déjà eu du mal à avaler les 13 milliards d’euros à rembourser à une Irlande trop généreuse en largesses fiscales.
La pugnace Commissaire danoise était interrogée sur le fait qu’Apple pourrait se servir de Messages pour empêcher d’autres services de messagerie de prospérer sur iOS. Elle a précisé que ses services n’avaient pas scruté spécifiquement ce marché. Et que la position non dominante d’Apple se basait pour le moment sur des secteurs où les enquêtes n’en sont qu’à leurs balbutiements. Entre les lignes, on comprend que la Commission pourrait creuser s’il le fallait.
Margrethe Vestager a comparé les positions de Google et d’Apple en Europe. « Plus votre entreprise grossit, plus elle a de responsabilités. Si vous êtes une entreprise dominante [comme c’est le cas de Google dans le domaine de la recherche], vous avez une responsabilité spéciale parce que la concurrence est affaiblie sur votre marché ». Ce n’est pas le cas d’Apple, selon les premières constatations de la Commission.
Bruxelles a par deux fois mis Google à l’amende, avec à chaque fois des sommes importantes : 2,4 milliards d’euros en juin 2017 pour son service de comparaison de prix, et 4,3 milliards en juillet dernier pour Android.
Margrethe Vestager n’en a pas terminé avec Google : une troisième enquête est en cours concernant les pratiques d’AdSense (les résultats devraient arriver sous peu). La France et la Commission européenne poussent également pour défendre les développeurs face à Apple et Google.