Dans la grande famille des distributions Linux, elementary OS se distingue par son angle très grand-public et son inspiration assumée du côté des distributions propriétaires et tout particulièrement de macOS. Ce n’est pas un clone, mais disons que la philosophie d’Apple sert aussi de fondation à celle de cette distribution, à tel point que ses concepteurs citent volontiers Dieter Rams dans l’annonce de leur cinquième version, surnommée Juno.
Cette mise à jour majeure s’accompagne d’une multitudes de nouveautés, avec plusieurs apps de base qui ont été largement revues ou améliorées. C’est le cas de l’éditeur de code par défaut qui propose un mode sombre et complète ses fonctions de base, suffisamment pour servir à un développeur d’après ses créateurs. Nouveau lecteur musical, nouveau gestionnaire de photos avec un style sombre également, un terminal amélioré, le navigateur web par défaut compatible avec la synchronisation Firefox Sync, et bien d’autres encore.
Mais l’idée la plus intéressante, c’est sans doute l’AppCenter, qui est l’équivalent du Mac App Store pour elementary OS. Les distributions Linux n’ont pas attendu Apple pour regrouper toutes les apps disponibles sous une seule interface, ce sont même les premières à avoir proposé cette fonction, bien avant l’arrivée de l’iPhone qui a popularisé le concept auprès du grand public. Mais l’App Center se distingue par une interface graphique largement inspirée du Store d’Apple, et surtout par l’intégration d’une fonction de paiement.
Linux oblige, le fonctionnement de l’AppCenter est assez différent, ne serait-ce qu’en raison de cette condition : toutes les apps qui y sont proposées sont open-sources, c'est-à-dire que leur code source est disponible librement et vous pouvez les compiler vous-même. Le paiement n’est ainsi jamais obligatoire, c’est une option proposée à chaque utilisateur, mais les paiements de 0 € sont acceptés.
L’avantage de cette méthode, par rapport au système de don traditionnel, c’est que tout est intégré dans une interface unique et les développeurs n’ont pas besoin de mettre en place le système. D’ailleurs, le partage de revenus est identique à celui d’Apple : 70 % pour le développeur, 30 % pour elementary. L’AppCenter est toutefois nettement plus limité que ce que les gestionnaires de paquets traditionnels proposent, puisqu’il compte actuellement une centaine d’apps seulement.
Parmi les nouveautés de Juno piochées ici ou là, l’ajout d’un mode « Night Light » qui jaunit l’écran du coucher au lever du soleil, un mode image dans l’image pour les vidéos qui fonctionne aussi pour le lecteur vidéo intégré ou encore un mode sombre pour le Dock et la barre des menus. Il y a aussi de nouveaux contrôles de sécurité, notamment pour autoriser certaines apps seulement à accéder à la géolocalisation de l’ordinateur.
Si vous voulez essayer Linux, mais que vous avez peur d’être perdu dans un univers inconnu, elementary OS est un bon candidat pour débuter. Sa philosophie est toujours de guider l’utilisateur et de ne pas l’enfouir sous une montagne de paramètres et options. Pour un démarrage encore plus doux, vous pouvez découvrir la distribution avec un logiciel de virtualisation, comme Parallels Desktop, VMWare Fusion ou VirtualBox qui présente l’avantage d’être gratuit.
Téléchargez la dernière version d’elementary OS sur le site officiel (vous pouvez choisir une somme de 0 $ pour le faire gratuitement) et créez une machine virtuelle en choisissant Ubuntu 64 bits comme base, puis sélectionnez le fichier téléchargé quand on vous le demande. Quelques (dizaines de) secondes plus tard, vous pourrez tester la distribution, ajoutez quelques minutes pour l’installer pour de bon.