Une entreprise qui compte 1,47 milliard d’utilisateurs actifs chaque jour et qui a engrangé 13,2 milliards de dollars au second trimestre (soit +42% par rapport au même trimestre de l’an dernier) est-elle une société en perdition ? À première vue, non. À la vue de ces chiffres donnés ce soir par Facebook, les investisseurs se sont pourtant pincés le nez : l’action du réseau social a plongé de près de 16% 20% plus de 23% (heureusement, c’était après la clôture de la Bourse).
C’est que Facebook a rencontré des difficultés pour recruter de nouveaux abonnés durant le deuxième trimestre. En Amérique du Nord, le compteur n’a pas bougé (185 millions d’utilisateurs) ; en Europe, le chiffre a même baissé de 3 millions d’utilisateurs quotidiens (il en reste tout de même 297 millions) et 1 million chaque mois. Ce recul est une première pour l’entreprise, qui a manifestement pris de plein fouet le règlement européen sur la protection des données.
Malgré tout, le nombre d’utilisateurs actifs a augmenté de 11% (1,47 milliard au quotidien, 2,23 milliards par mois). Les revenus publicitaires mobiles, qui constituent le gros du chiffre d’affaires de la société (91%), sont en hausse de 87%. Mais le consensus de Wall Street espérait 1,48 milliard d’utilisateurs actifs chaque jour et 13,3 milliards de chiffres d’affaires...
« Le cœur de l’activité de Facebook est en déclin », estime un analyste à Bloomberg. Le réseau social commencerait-il à faire peur aux utilisateurs américains et européens ? Les nombreux scandales autour du réseau social (la diffusion de fausses nouvelles, les données dans la nature, ...) commencent peut-être à éveiller les soupçons.
Mark Zuckerberg a tout de même donné un chiffre inédit durant la conférence des résultats : 2,5 milliards de personnes sur Terre utilisent au moins une des applications de Facebook (WhatsApp, Instagram, Messenger) chaque mois. 270 millions d’utilisateurs de ces apps ne vont donc jamais sur Facebook, ce dernier affichant 2,23 milliards d’abonnés. Le patron de la société a également indiqué, au grand désespoir des boursicoteurs, que la marge opérationnelle de Facebook allait baisser.