Google pourrait bientôt présenter sa propre plateforme de jeu vidéo. Selon le site spécialisé Kotaku, les plus grands studios ont reçu la visite de représentants de la firme de Mountain View lors des derniers salons spécialisés, la GDC et l’E3. Objectif : sonder leur intérêt pour un service de streaming vidéoludique, nom de code Yeti, d’après The Information.
De l’aveu même de Kotaku, les détails sont encore vagues, mais l’intérêt de Google pour le monde du jeu vidéo est connu. La firme de Mountain View a tenté de mettre la main sur Twitch en 2014, a longtemps planché sur une console Android, et garde un œil sur son ancienne filiale Niantic, qui a créé Pokemon Go.
Google a présenté aux studios une plateforme qui, à la manière de Nvidia GeForce Now ou Shadow, réside entièrement dans le « nuage ». Cette approche minimise le rôle de la console : puisque c’est une ferme de serveurs dotés de grosses cartes graphiques qui fait tourner les jeux, le boîtier branché au téléviseur de l’abonné se contente de recevoir une vidéo et d’envoyer les commandes de la manette.
Le service serait évidement intégré à YouTube : un joueur bloqué pourrait appuyer sur une touche de la manette pour convoquer des vidéos d’autres joueurs montrant comment résoudre une énigme ou passer un niveau. Cette offre nécessite l’investissement des studios de développement, au point que Google réfléchirait à sortir le chéquier pour s’en offrir un ou deux.
OnLive n’est qu’un lointain souvenir dans la mémoire de quelques gamers forcenés, mais les conditions semblent aujourd’hui plus favorables aux services de streaming. Les connexions sont un peu plus rapides, les data centers plus développés, les technologies de réduction de la latence plus perfectionnées, les cartes graphiques plus puissantes, et les utilisateurs plus familiers des offres d’abonnement.
Reste que Google aura fort à faire : outre GeForce Now et Shadow, la firme de Mountain View devra affronter les offres dématérialisées des acteurs en place, à commencer par Microsoft et Sony. Microsoft et Sony dont Google recrute les meilleurs ingénieurs et commerciaux, dont Phil Harrison, président de Sony Computer Entertainment Europe puis vice-président de Microsoft. Passé chez Infogrames et Atari, Harrison fut un temps conseiller de Gaikai, un service… de jeu en streaming.