Donald Trump est plus que jamais sur tous les fronts pour le meilleur et (surtout) pour le pire. Alors que les États-Unis ont été touchés une nouvelle fois mi-février par une tuerie dans un lycée qui s'est soldée par 17 morts, le président des États-Unis a pointé du doigt le coupable idéal : les jeux vidéo. Précisons, comme le rapporte Le Figaro, qu’il a mis dans le même sac : jeux vidéo, films et internet, qui montrent tous trois, selon lui, des choses « beaucoup trop violentes ».
Il ne s’agissait pas uniquement de paroles en l’air. Les dirigeants de l’industrie du jeu vidéo ont été invités, du moins par voie de presse, à une réunion qui portera sur les questions de violence et de sécurité en milieu scolaire.
L'Entertainment Software Association (ESA), qui représente les acteurs de cette industrie, a manifesté une certaine surprise, car elle n’a pas reçu de carton d’invitation à cette réunion, dont la date reste incertaine. Bref, on est pour le moment bien plus dans la communication que dans la concertation.
Passé le moment d'étonnement, l’ESA a riposté en rappelant que les jeux joués aux États-Unis l'étaient partout dans le monde, mais que le niveau de violence était particulièrement élevé dans ce pays. Dans son argumentation, l’ESA souligne que les chercheurs n’ont jamais établi de liens entre violence et jeux vidéo. D’autre part, elle rappelle avoir mis en place un système de classification permettant aux parents d’acheter des jeux vidéo en connaissance de cause.
Toutefois, si cet éternel débat revient une nouvelle fois au premier plan, la fusillade de Parkland a semble-t-il suffisamment marqué les esprits pour espérer un changement. La National Rifle Association (NRA), puissant lobby des armes à feu a du plomb dans l’aile. Outre la contestation de plus en plus vive de ce lobby sur les réseaux sociaux, ce dernier a enregistré l’arrêt de plusieurs partenariats notamment avec les compagnies aériennes Delta Air Lines et United Airlines ; les compagnies d'assurances Metlife et Chubb ; le groupe de location de voitures Hertz ou encore Symantec.
Plus étonnant encore, BlackRock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, est entré en piste. La société, qui est le principal actionnaire des fabricants d’armes, et certainement le plus influent, a fait savoir qu’il ne suffisait plus de faire comme d’habitude, à savoir : comme si rien ne s’était passé. BlackRock attend une réponse de la part des fabricants et distributeurs d’armes à la suite de cette tragédie.
Reste à voir comment le politique va agir dans cette affaire. Donald Trump semble avoir évolué sur le sujet et se dit ouvert à de nouvelles restrictions sur la vente d’armes. Encore lui faudra-t-il convaincre sa majorité, très sceptique à cette idée, et sur qui, lui-même le reconnait bien volontiers « la NRA a un grand pouvoir »…