Pour Donald Trump, l'acquisition de Qualcomm par Broadcom, c'est non. Le président américain a signé hier un ordre exécutif, l'équivalent d'un décret présidentiel en France, interdisant la prise de contrôle hostile du créateur des puces Snapdragon par Broadcom.
La raison avancée par la Maison Blanche est que cette acquisition menaçait la « sécurité nationale des États-Unis », explique le président milliardaire. Ce dernier a pris cette décision suite à la recommandation du comité des investissements étrangers (CFIUS, pour Committee on Foreign Investment in the US), à qui il revient d'étudier les prises de contrôle d'entreprises américaines par des sociétés étrangères (Broadcom est basée à Singapour).
Le département du Trésor, la tutelle du CFIUS, avait déjà eu l'occasion de s'inquiéter de cette acquisition susceptible selon lui de réduire le « leadership » de Qualcomm dans le développement des puces sans fil de prochaine génération. Les autorités craignaient que Broadcom ne coupe les vivres de la R&D afin d'augmenter ses profits à court terme. Laissant ainsi les entreprises chinoises dominer le marché…
La décision de Donald Trump intervient alors que Broadcom allait déménager son quartier général aux États-Unis et qu'Intel se disait intéressé par Qualcomm, histoire de se protéger d'une entité Broadcom + Qualcomm qui aurait menacé ses intérêts. Début février, Broadcom avait rehaussé sa proposition : 117 milliards de dollars (la somme a été revue un peu à la baisse par rapport à l'offre initiale) pour Qualcomm.