En dévoilant des détails sur la compatibilité de Windows 10 sur les appareils ARM à venir bientôt, Microsoft sème le doute sur les chances de succès de cette version.
L’éditeur semblait avoir tiré les leçons de sa première incursion sur ARM, Windows RT, qui fut un échec à cause de l’absence de compatibilité avec la logithèque habituelle du système conçue pour l’architecture x86.
« Toutes les applications écrites pour Windows au cours des 25 dernières années tourneront, et tourneront bien [sur les nouvelles machines ARM] », avait assuré le responsable de Windows fin 2016, en précisant quand même que seules les applications 32 bits pourraient être émulées.
À mesure qu’on se rapproche du lancement, d’autres exceptions apparaissent. Les jeux qui nécessitent une version d’OpenGL supérieure à la 1.1 ou qui profitent de l’accélération matérielle ne pourront pas tourner sur les ordinateurs Windows à processeur Snapdragon. Même chose pour les jeux qui intègrent des technologies anti-triche s’appuyant sur des pilotes.
Si les applications x86 32 bits seront émulées, ce ne sera effectivement pas le cas des pilotes tiers, qui devront être compilés pour ARM64. Il y a donc des incompatibilités à prévoir avec les périphériques qui ne sont pas pris en charge nativement par Windows.
De plus, les applications qui personnalisent des aspects de Windows pourront être plus ou moins cassées. Ce sera le cas de Dropbox, par exemple, qui ne pourra pas afficher les statuts de synchronisation des fichiers dans l’explorateur.
Les utilisateurs avancés devront aussi tirer un trait sur Hyper-V, l’hyperviseur qui permet de faire tourner des machines virtuelles. Sans compter le spectre d’une plainte d’Intel pour atteinte à sa propriété intellectuelle.
Toutes ces limitations ne sont pas insurmontables. Les périphériques et les applications incompatibles pourraient rentrer dans le rang si leur fabricant et leur éditeur les adaptent… mais le feront-ils ?
C’est le problème de l’œuf et de la poule, comme le souligne le site spécialisé MiniMachines, qui se demande si on n’assiste pas à la chronique d’un échec annoncé. Pour que Windows 10 sur ARM décolle, il faut des applications compatibles. Mais pour que les développeurs s’intéressent à la plateforme, il faut qu’elle soit largement adoptée.
En dépit de ces limitations, il faut reconnaître que Windows 10 sur ARM va démarrer avec une logithèque incomparable à celle de Windows RT, dont l’écosystème était quasi-inexistant. Mais est-ce que les utilisateurs sont prêts à troquer une certaine stabilité contre une autonomie supérieure et une connexion 4G ? Réponse dans les prochains mois.
Source : Neowin