Chris Lattner, l’inventeur du langage Swift chez Apple, est passé quelques mois chez Tesla avant d’atterrir du côté de Google. Près de sept mois après son départ du constructeur exclusivement électrique, il a tweeté ses premières impressions sur la Model 3, le dernier modèle de Tesla. Et s’il complimente la partie matérielle, l’ingénieur regrette aussi un logiciel « inachevé et buggué ».
Parmi les premières critiques formulées contre la Model 3, les bugs du logiciel et les fonctions manquantes étaient en effet en bonne place (lire : Tesla Model 3 : premiers retours de volant). Les mises à jour sortent régulièrement pour les corriger, mais Chris Lattner souligne un autre point : dans l’ensemble, Tesla est en retard sur ses promesses.
Ce n’est pas seulement la Model 3 qui devrait être produite en masse actuellement et qui sort toujours au compte-goutte de l’usine californienne. C’est aussi la fonction de conduite autonome qui accumule les retards et qui fait du surplace depuis plusieurs mois. Pour rappel, Elon Musk avait promis une démonstration en situation réelle avec un trajet totalement autonome entre San Francisco et New York pour la fin de l’année… 2017. C’est aussi en 2017 que la conduite vraiment autonome devait arriver, avait-il prédit en 2015.
On en est encore loin et même si les fonctions de l’autopilote s’améliorent effectivement à chaque nouvelle version du logiciel interne, les Tesla ne sont toujours pas autonomes. Et sur certains points, les modèles actuels, qui ont hérité d’un tout nouveau matériel courant 2016, ne font à peine mieux que les précédents, déjà en vente en 2015. Même si Elon Musk promet des améliorations très prochainement, il se garde bien de s’engager sur une nouvelle date. Faudra-t-il attendre six mois, un an, six ans ? C’est peut-être une bonne nouvelle, au fond : le CEO s’est souvent engagé par le passé sur des dates que son entreprise ne pouvait pas tenir, avec comme conséquence ce sentiment d’un retard permanent.
Quoi qu’il en soit, ce retard s’explique essentiellement par la nécessité de repartir de zéro quand le constructeur a abandonné Mobileye, la start-up spécialisée dans la conduite autonome qui avait fait le gros du travail sur les premières Model S et Model X. Tesla a manifestement sous-estimé le temps nécessaire pour refaire le même travail et il lui a fallu, en gros, une année pour obtenir une parité de fonctions avec l’ancien système. C’est autant de temps perdu pour faire avancer ensuite le logiciel vers davantage d’autonomie, mais si tout va bien, on devrait maintenant obtenir à nouveau des progrès dans ce domaine.