Même si Apple n'y est pour rien dans les failles Meltdown et Spectre, certains avocats tapent dans le tas en espérant sans doute obtenir de généreuses compensations. Ainsi, un recours collectif en cours d'examen en Israël vise Intel, ARM… et Apple. On saura dans les prochaines semaines si cette plainte est recevable et si elle peut être instruite. On voit mal comment le constructeur californien pourrait être inquiété, mais sait-on jamais.
Ces deux failles concernent en premier lieu les processeurs d'Intel, d'ARM et d'AMD (lire notre topo sur le sujet). Les correctifs sont en cours de déploiement pour boucher le gros des vulnérabilités. Les éditeurs logiciels doivent également mettre à jour leurs applications et systèmes d'exploitation, une tâche sur laquelle s'attellent Microsoft et Apple depuis la révélation de toute l'affaire.
Un des avocats à l'origine de ce nouveau recours joue volontiers la carte de la grandiloquence. Il explique que « nos pires cauchemars sont devenus réalité, une bulle technologie géante a explosé. Dire qu'il s'agit d'un tremblement de terre est un euphémisme. Après l'annonce par ces entreprises de la vulnérabilité de leurs produits, nous avons réalisé que nous vivions dans un monde imaginaire, et nous nous apercevons que nous n'avons même pas un minimum de respect de notre vie privée ». Le dos de la cuiller en a pris un coup.
Aux États-Unis, une class action a été déposée contre Apple le 8 janvier : selon les plaignants, la Pomme était au courant des failles Meltdown et Spectre depuis le mois de juin 2017.
Les utilisateurs d'iPhone à l'origine de la poursuite admettent que le constructeur a livré un correctif contre Meltdown, mais qu'il est de nature à ralentir l'appareil (ce qui n'est pas forcément vrai sur Mac). Pour Spectre, les plaignants indiquent qu'il n'existe toujours pas de correctif complet pour la vulnérabilité, et que l'on ne sait pas avec précision l'ampleur des ralentissements (là aussi, cela reste à prouver).