Avant l'ouverture du Forum économique de Davos, Emmanuel Macron a proposé à 140 des dirigeants d'entreprises qui se rendront dans la fameuse station suisse de faire un crochet par Versailles. Objectif : vanter l'attractivité de la France et attirer les investissements. Plusieurs grands noms de la Silicon Valley ont répondu présent et ils n'ont pas manqué de communiquer sur leurs engagements dans l'Hexagone, qui confirme son ambition de devenir la tête de proue de l'intelligence artificielle en Europe.
C'est le cas de Google, qui a dépêché sur place son CEO, Sundar Pichai. Une visite saluée comme il se doit par le président de la République sur son compte Twitter, photo à l'appui. Au-delà de cette rencontre, le moteur de recherche a donc annoncé une série d'investissements en France.
Google va ouvrir quatre « Ateliers Numériques » sur le territoire, à commencer par la Bretagne qui sera la région pilote de cette initiative : un "hub" ouvrira ainsi à Rennes durant le premier semestre. Trois autres suivront, sans qu'on sache encore dans quelles villes. Ces ateliers sont des centres qui offriront des formations et des sessions d'apprentissage du numérique « auprès de 100 000 personnes chaque année ».
Le moteur de recherche va également mettre en place une équipe de chercheurs en intelligence artificielle, qui travaillera de près avec la communauté française de l'IA sur des thèmes comme la santé, la science, l'environnement et l'art. Cette équipe publiera ses travaux et ouvrira à tous le code qu'elle produira.
Enfin, le groupe va muscler sa présence en France avec des effectifs qui vont doubler (plus de 1 000 personnes). Les bureaux de Google France vont s'agrandir de 6 000 mètres carrés. « Nous espérons que ces nouveaux investissements vont aider le pays, le milieu universitaire et les entreprises locales à transformer la France en véritable champion du numérique », conclut Sundar Pichai. L'histoire ne dit pas si le patron de Google et celui de la France se sont entendus sur les petites difficultés fiscales de l'entreprise en France.
Facebook n'est pas en reste. Le réseau social a également annoncé une série d'investissements, à commencer par 10 millions d'euros d'ici 2022 pour renforcer le labo de recherche sur l'intelligence artificielle installé à Paris depuis 2015 (Facebook AI Research, FAIR). Les effectifs de ce hub vont doubler, passant à 60 personnes d'ici quatre ans.
Facebook va aussi renforcer ses liens avec l'INRIA (institut de la recherche en informatique) et la recherche académique, notamment au travers de l'accueil de doctorants et post-doctorants au sein du FAIR. À l'horizon 2022, ils seront 40 à intégrer le hub "intelligence artificielle" de Facebook. L'entreprise financera par ailleurs des bourses d'études, d'excellence et de doctorats en mathématiques, physique, informatique et ingénierie des systèmes complexes.
Parmi les autres initiatives dévoilées par le réseau social, on compte aussi le financement de 10 serveurs à 8 GPU qui serviront aux organismes de recherche et aux start-ups, ainsi qu'un investissement dans un fonds de collecte d’ensembles ouverts de données pour l’apprentissage d’algorithmes. Un fonds mis en place au profit d'une « institution publique française ».
SAP, l'éditeur allemand de logiciels de gestion, n'est pas en reste. Le groupe a annoncé la création d'un incubateur, le second en Europe après celui installé à Berlin. Une cinquantaine de start-ups y seront hébergées. Sur les deux milliards d'euros qui seront investis en France dans les cinq prochaines années, 750 millions seront consacrés à la recherche et au développement.