Malgré une refonte en juillet qui a transformé Dailymotion, le service français de partage de vidéos a du plomb dans l’aile. Le nombre de visiteurs uniques, couplé aux visiteurs consultant le contenu depuis le lecteur embarqué du service, atteint les 80 millions en juillet selon ComScore, un volume qui se compare très défavorablement aux résultats d’avril 2015 qu’avait à l’époque publiés Dailymotion : le site émargeait alors à 148 millions de visiteurs uniques.
Cette chute de popularité entraîne mécaniquement une baisse du chiffre d’affaires. On peut même parler de gadin, puisqu’avec 22 millions d’euros engrangés au premier semestre, Dailymotion accuse un recul de 41% par rapport à l’an dernier sur la même période. L’entreprise devrait atteindre les 50 millions d’euros sur l’ensemble de l’année… un tiers de moins qu’en 2015. Cette contre-performance s’inscrit dans un contexte de pertes toujours plus importantes, elles se montent en effet à 60 millions d’euros, du jamais vu.
En cause : le gros nettoyage effectué sur les contenus « adulte » et violents, mais aussi des passerelles en plein chantier entre tous les contenus du groupe Vivendi. La holding a acheté Dailymotion il y a deux ans avec l’ambition d’en faire le concentrateur de tous les contenus du groupe, qui possède aussi Canal+ et Universal. La maison de disques a ainsi injecté son catalogue de 30 000 clips, ce qui place Dailymotion au niveau de YouTube pour la France… sauf que le grand rival américain bénéficie en plus des clips de la branche US d’Universal ! Un contenu qui fera partie du catalogue de Dailymotion sous peu, promet-on.
La soupe à la grimace que boit Dailymotion a un peu le même goût que celle infligée à Canal+. Au premier semestre, le parc d’abonnés aux offres directes est passé sous les 5 millions, auxquels on peut ajouter les quelques 3 millions de clients via les partenariats avec les opérateurs (soit 7,984 millions en tout). Le chiffre d’affaires français du groupe est en repli de 5,3% (1,54 milliard d’euros) sur la même période.
Le groupe Canal+ peut compter sur l’international pour limiter la casse, avec une hausse du chiffre d’affaires pour cette activité de 6,6% et un revenu moyen par abonné de 45,3 € (+0,3 €). L’Ebitda, les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissements, ressort à 171 millions d’euros, ce qui permettra sans doute d’atteindre l’objectif de 350 millions sur 2017.
Pour la chaîne cryptée, qui a remanié en profondeur ses programmes et son modèle économique, le troisième trimestre sera très important puisqu’il permettra au groupe de Vincent Bolloré de dresser le bilan d’un an de transformation. Canal+ attend ainsi beaucoup de la reprise de la Ligue 1 pour recruter de nouveaux abonnés en France, quel quel soit le tuyau que choisiront les amateurs de ballon rond.
Source : BFMTV, DegroupNews