Amber Rudd est la Home Secretary du gouvernement britannique, équivalent du ministre de l’Intérieur. Elle a une opinion bien arrêtée sur le chiffrement : selon elle, les « vrais gens » ne veulent pas de messageries chiffrées de bout en bout. Actuellement en visite dans la Silicon Valley pour tenter de faire plier les géants d’internet, elle explique dans le Daily Telegraph que les utilisateurs de WhatsApp ne se servent pas de cette messagerie parce qu’elle est chiffrée de bout en bout, mais parce que l’application est simple à utiliser et qu’elle permet de rester en contact avec ses amis.
« Les “vrais gens” préfèrent souvent la facilité d’utilisation et beaucoup de fonctions à une sécurité parfaite et sans faille », continue Amber Rudd. Cette dernière ne veut pas que les entreprises « cassent » le chiffrement ou créent des portes dérobées dans leurs logiciels et services, mais elle estime qu’il existe des opportunités à trouver entre la facilité d’utilisation et la protection à tout crin de la confidentialité. Soulagement : la secrétaire d’État ne veut pas abolir le chiffrement. Mais elle entend faire passer un message aux principaux fournisseurs de services : « Les terroristes et les extrémistes ont cherché à abuser de vos plateformes pour diffuser leurs messages de haine ».
Amber Rudd veut pousser Facebook, Twitter, Google, Microsoft et d’autres à en faire plus pour supprimer le contenu extrémiste qui prolifère sur leurs plateformes, tout en reconnaissant que du travail avait déjà été fait. La police de sa Majesté a déjà obtenu le retrait de 280 000 contenus terroristes ainsi que la fermeture de millions de comptes depuis 2010.
Le débat entre les entreprises et les gouvernements se poursuit donc, au-delà du Royaume-Uni d’ailleurs ; l’Australie est par exemple prête à affaiblir le chiffrement des données par la loi (lire : Apple défend le chiffrement dans le bureau du Premier ministre australien).