Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull ne veut plus que les messageries servent aux « gens qui nous veulent du mal ». « Nous devons nous assurer qu'internet n'est pas utilisé comme un endroit secret qui permet aux mauvaises personnes de cacher leurs activités criminelles », a-t-il déclaré à des journalistes. Sa solution : des portes dérobées. Une vieille antienne des autorités partout dans le monde, qui semblent toujours occulter le fait qu'une backdoor pour les gentils, c'est aussi, à terme, une backdoor pour les méchants.
Mais cette fois, l'Australie va plus loin : ce pourrait en effet être le premier pays à exiger par la loi aux concepteurs de systèmes d'exploitation et aux éditeurs de messageries de fournir un accès aux conversations chiffrées. La législation en cours d'examen obligerait les constructeurs et les concepteurs d'applications à aider les agences de renseignements et les forces de l'ordre du pays pour intercepter et lire les messages envoyés et reçus par des suspects.
Le texte, qui sera visé par le parlement australien en août, pourrait être voté et mis en œuvre dans les prochains mois. Apple n'a pas réagi à cette nouvelle attaque contre la confidentialité des données, mais Facebook a déclaré : « Affaiblir les systèmes de chiffrement pour les autorités veut dire qu'il faut les affaiblir pour tout le monde ». Si la loi était adoptée, il reste à voir comment elle pourra s'appliquer techniquement. À la suite de l'Australie, d'autres pays — comme la France — pourraient être tentés de suivre l'exemple.