À deux semaines de la WWDC, les développeurs qui résident à l’étranger et qui doivent passer par une procédure de visa pour entrer aux États-Unis commencent à se faire quelques cheveux blancs. Plusieurs témoignages de développeurs sont apparus sur Twitter, ils font part du refus de délivrance du précieux sésame par les autorités américaines.

C’est le cas pour Harshil Shah, un développeur de Mumbai en Inde. Il n’a pas su prouver son statut de non immigrant, d’après les motivations du rejet. Il semble que les autorités américaines craignent qu’une fois sur le sol des États-Unis, il soit tenté d’y rester, y compris illégalement. La demande de visa de Rahul M, un autre développeur indien, a elle aussi été rejetée pour la même raison.
Ces histoires ont rapidement pris une certaine ampleur au vu du contexte politique américain impulsé par une administration Trump qui a tenté de fermer les frontières du pays aux ressortissants de plusieurs pays musulmans. Néanmoins, Maksom Petriv, développeur basé à New York, tient à relativiser : durant la présidence Obama, des demandes de visas pour la WWDC ont aussi été rejetées.

En dévoilant en avance les dates de l’événement, puis en organisant la loterie des tickets plus tôt que d’habitude (pratiquement un mois d’écart avec l’an dernier), Apple a donné un peu de temps aux développeurs pour prendre leurs dispositions. Le constructeur, qui peut donner un coup de main sur une base individuelle, propose aussi aux développeurs invités un courrier expliquant les raisons du visa.
Hasard du calendrier, Recode a obtenu la feuille de route de la Maison Blanche qui entend travailler avec les dirigeants des grandes entreprises américaines de high-tech afin d’améliorer ses services en ligne, dans le cadre de l’American Technology Council supervisé par Jared Kushner, le gendre du président (lire : Donald Trump regroupe les huiles de la high-tech pour moderniser l'administration US). Tim Cook devrait en faire partie.

Les sujets qui seront abordés concernent surtout l’amélioration de l’administration en ligne, afin de la rendre « plus intuitive, plus efficace, plus proche de l’utilisateur ». La première réunion aura lieu le 19 juin, et il y a des chances pour que soit également abordé un sujet qui intéresse particulièrement ces entreprises : l’immigration. La matière grise qui irrigue la Silicon Valley est internationale et le fait de fermer les frontières ou rendre plus difficile l’immigration est très mal vécu par ces sociétés.
Le conseil compte demander aux entreprises invitées de faire en sorte que le visa H-1B, utilisé par beaucoup d’entre elles pour employer des ingénieurs étrangers, soit bien attribué « aux travailleurs les plus qualifiés et les mieux payés ».