Intel devrait annoncer aujourd'hui l'acquisition de l'entreprise israélienne Mobileye pour 15 à 16 milliards de dollars, écrit le quotidien financier The Maker. Mobileye, société cotée en bourse, née en 1999 et forte d'une équipe de 450 ingénieurs, développe des processeurs "EyeQ", du logiciel et des caméras capables de prévenir de l'imminence d'un danger de collision avec un autre véhicule ou des piétons.
[MàJ] L'opération a été confirmée par les intéressés, pour un montant évalué à 15,3 milliards de dollars (14,3 milliards d'euros) : « L'acquisition va associer les meilleures technologies de pointe des deux sociétés, l'expertise d'Intel en calcul haute performance et en connectivité et l'expertise en vision par ordinateur de Mobileye, afin de créer des solutions de conduite automatisées, depuis le nuage en passant par le réseau jusqu'à la voiture ». Intel table, à l'horizon 2030, sur un marché du service, des système embarqués et de la gestion de données d'un montant de 70 milliards de dollars. Mobileye ne va pas être absorbé par Intel, c'est la division spécialisée dans la conduite autonome du fondeur qui va rejoindre Mobileye, qui garde son QG en Israël, son duo de fondateurs, son nom et ses contrats avec ses partenaires automobiles.
Du partenariat à l'achat
Intel et Mobileye travaillaient déjà ensemble depuis l'année dernière, notamment avec le groupe BMW pour construire une plateforme de voitures autonomes à l'horizon 2021. Une flotte d'environ 40 voitures de test doit être lancée au prochain semestre en Europe et aux États-Unis.
Dans le cadre de cet accord, le fondeur apportait au pot commun sa trousse à outils "Intel GO" composée de processeurs, d'un SDK et de solutions 5G de communication. Lors d'une récente conférence, le patron d'Intel parlait des données dans les voitures comme de la « prochaine essence ». En expliquant qu'un véhicule autonome moyen allait traiter l'équivalent de 4 To par jour. Intel qui a loupé le marché du mobile et voit celui du PC perdre sa splendeur passée, entend bien être à la place du conducteur à l'avenir pour manipuler, stocker et transférer ces imposants volumes.
L'après Tesla
Mobileye était aussi l'un des grands partenaires de Tesla avant que le torchon ne brûle entre les deux entreprises. Avec comme conséquence pour Tesla de devoir développer lui-même son propre système de détection et devoir ainsi acquérir une expertise qui était le fort de Mobileye.
Fin juillet 2016, l'israélien a annoncé qu'il cessait son partenariat avec Tesla pour des questions de sécurité du système Autopilot embarqué dans ses voitures. Amnon Shashua, président et directeur technique expliquait que Tesla « allait trop loin » aux dépens des questions de sécurité. « Peu importe la manière dont vous le présentez, (Autopilot) n'est pas conçu pour cela. C'est un système d'aide à la conduite, pas un système qui peut s'affranchir du conducteur ».
En septembre, Mobileye publiait un communiqué où il disait avoir mis en garde Tesla un an plus tôt sur l'utilisation de son système en conduite mains-libres. Des précautions dont n'aurait pas tenu compte le constructeur en proposant une mise à jour permettant aux conducteurs d'activer ce mode de conduite. Et de ne pas l'avoir entouré de suffisamment de précautions pour informer les conducteurs sur ses limites. Avec comme conséquence tragique, l'accident mortel survenu au printemps 2016.
Tesla pour sa part a expliqué que Mobileye avait décidé de rompre leur partenariat lorsqu'il a eu vent d'efforts entrepris au sein du constructeur pour créer son propre système de détection. Il aurait alors mis dans la balance la poursuite de ce partenariat avec l'arrêt de ces développements concurrents. Des allégations réfutées par Mobileye qui dit n'avoir eu que peu d'informations sur ces travaux, au delà du fait qu'une petite équipe avait été mise en place.
Source : TechCrunch