Terry Gou, le patron de Hon Hai Precision (maison-mère de Foxconn), demande aux autorités chinoises et américaines de s’entendre. Présent au lancement des travaux d’une nouvelle usine à près de 9 milliards de dollars à Guangzhou, l’homme d’affaires estime que si les gouvernements des deux pays ne parviennent pas à aligner leurs intérêts, alors « tout le monde va y perdre ».
Terry Gou revenait d’un court voyage à Washington ; s’il n’a pas indiqué qu’il y avait rencontré des membres de l’administration Trump, on comprend entre les lignes qu’il n’a pas forcément obtenu toutes les garanties pour installer sur le sol américain des lignes de production d’iPhone. En comparaison de la Chine, les États-Unis partent en effet de très loin en termes de capacités industrielles.
Le patron de Hon Hai Precision nourrit des doutes concernant la volonté des États-Unis de mettre en place l’environnement nécessaire en l’espace de quelques mois. Un environnement non seulement économique (« Est-ce que les États-Unis proposeront des programmes incitatifs pour les investisseurs étrangers ? ») mais aussi industriel. Car il ne suffit pas d’implanter une usine de petites mains : il faut également des salariés flexibles, des ingénieurs, et tout un écosystème de sous-traitants.
Pour Gou, il manque aux États-Unis les compétences et la chaîne de fournisseurs dont l’industrie a besoin. Ironie de l’histoire, la ligne de production qui va se créer à Guangzhou va accueillir deux entreprises américaines, Corning (verre) et Cisco, dont les technologies vont aider Foxconn à assembler de grands écrans de téléviseur. En janvier, Apple et Foxconn réfléchissaient à un investissement de 7 milliards de dollars sur le sol américain pour produire des écrans (lire : Apple et Foxconn discutent d'une usine de 7 milliards aux États-Unis).
Source : Nikkei