Après un moment de flottement, voire de sidération, la Silicon Valley a fini par s’entendre pour peser sur les décisions du président Trump. Alphabet, Apple, Facebook, Uber et d’autres encore sont en pleine rédaction d’une lettre qui sera envoyée à la nouvelle administration américaine. Il s’agit de rappeler les valeurs d’accueil des migrants aux États-Unis, en particulier dans les entreprises qui prospèrent grâce à l’apport de cette expérience venue de l’étranger.
Recode a pu mettre la main sur un brouillon du courrier. On peut y lire notamment qu’« en tant qu’entrepreneurs et chefs d’entreprise, nos capacités à faire croître nos sociétés et de créer des emplois dépendent de la contribution des immigrants de tous horizons ». Si les signataires « partagent » la volonté de Donald Trump de mieux sécuriser les flux migratoires sur le sol américain, le décret anti-immigration signé la semaine dernière par le nouveau président US « affecte beaucoup de détenteurs de visas qui travaillent dur ici aux États-Unis, et contribuent au succès de notre pays ».
Les entreprises saluent la souplesse adoptée récemment par le Homeland Security, l’administration équivalente du ministère de l’Intérieur ; elles se disent prêtes à apporter leur aide pour « identifier d’autres opportunités afin de s’assurer que nos employés puissent voyager sans retard indu » ni mauvaises surprises dans les aéroports. La suspension pure et simple n’est pas la solution ni la « bonne approche » du problème, peut-on aussi lire.
Nous embauchons à la fois des Américains et certains des meilleurs talents de l’étranger, qui travaillent ensemble pour aider nos entreprises à gagner des parts de marché et continuer à embaucher (…) Nous espérons que nous pourrons servir de ressources pour vous aider à mettre au point des politiques d’immigration qui supportent l’activité américaine et reflètent les valeurs américaines.
Tim Cook, qui y est allé ce week-end d’un mémo à ses troupes dans lequel il dit son opposition au décret anti-immigration, s’est également lancé dans une opération de lobbying afin de retirer le texte (lire : Tim Cook fait du lobbying à la Maison Blanche contre le décret sur l'immigration). Du côté de l’administration Trump, on prépare de nouvelles mesures pour fermer un peu plus le robinet aux migrants.