C’est une bonne partie de la Silicon Valley qui a pris position contre le décret anti-immigration signé il y a deux semaines par Donald Trump. Apple, Dropbox, eBay, Github, Google, Intel, Microsoft, Mozilla, Netflix, Snap, Spotify, Twitter… Une centaine d’entreprises high-tech et de services en ligne font partie de la liste d’amicus curiae qui va leur servir à peser sur les débats qui ont lieu à la cour d’appel du neuvième circuit, saisie par le gouvernement fédéral.
Vendredi dernier, le juge James Robart de la cour fédérale de Seattle a suspendu de manière temporaire l’application du décret anti-immigration. Les résidents des sept pays — à majorité musulmane — visés par le texte et autorisés à voyager aux États-Unis ont immédiatement retrouvé le droit de fouler à nouveau le sol américain, cette décision s’appliquant à l’ensemble du pays. Le lendemain, le gouvernement US a tenté d’obtenir une suspension de ce jugement par la cour du neuvième district… sans succès, et au grand dam du nouveau président.
Une bonne partie de la Silicon Valley a vu là une opportunité pour faire entendre sa voix. Le document de 53 pages permet aux entreprises signataires (même si elles ne sont pas directement concernées par le dossier State of Washington v. Trump) de présenter à la justice leurs arguments en faveur d’une partie, en l’occurrence l’État de Washington. Ces sociétés préparent en parallèle une offensive contre l’administration Trump (lire : Décret anti-immigration : la Silicon Valley prépare une lettre pour Donald Trump).
Selon les entreprises, le décret de Donald Trump représente « un changement significatif des principes de justice et de prévisibilité qui ont présidé au système d’immigration des États-Unis ces cinquante dernières années ». Le texte inflige des « dommages significatifs pour les entreprises américaines, l’innovation et la croissance » : il devient plus difficile d’embaucher et de retenir certains des meilleurs employés. Le décret « menace la capacité des entreprises à attirer les talents, l’activité et les investissements aux États-Unis ».