L’ambition du plan France très haut débit, lancé en 2013 par l’État, est immense : relier en très haut débit, d’ici 2022, 100% des 35 millions de logements (et des locaux professionnels) répartis sur le territoire national, avec un objectif de 80% en fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH). Une couverture complète à réaliser en dix ans, qui combine investissements privés et publics (via les collectivités locales).
![](https://img.macg.co/2017/1/macgpic-1485874808-471697711712441-sc-jpt.jpg)
La Cour des comptes a dressé un premier bilan du déploiement, et les nouvelles ne sont pas bonnes. La couverture actuelle du plan très haut débit est de la moitié de la population et du tiers du territoire : la vitesse de déploiement ne sera pas suffisante pour atteindre les 100% de couverture du territoire en 2022. Les sages de la rue Cambon estiment en effet qu’il faudra plutôt viser l’horizon 2030.
Un délai qui va entraîner, on s’en doute, des frais supplémentaires. L’enveloppe initiale de 20 milliards d'euros ne sera pas suffisante, même si elle peut paraître déjà énorme. La Cour pense qu’il faudra allonger la sauce pour atteindre un budget de 35 milliards ! Le partage des tâches a été mal pensé dès le départ, peut-on lire entre les lignes.
Pour schématiser, les opérateurs privés sont en charge des zones urbaines, l’État et les collectivités locales gérant les zones moins denses et les milieux ruraux — c’est 43% de la population française. Les coûts du raccordement final des abonnés à la fibre optique dans les zones rurales n’ont pas été pris en compte par les pouvoirs publics, alors que cela représente 4,5 milliards d’euros.
En 2022, il restera 7 millions de foyers à raccorder au très haut débit, a calculé la Cour des comptes, soit un surcoût de 10,4 milliards d’euros. En tout, la somme supplémentaire est donc de 14,9 milliards à ajouter aux 20 milliards prévus : en tout, un budget total de 34,9 milliards… « sous réserve que les coûts ne dérapent pas », préviennent les sages.
La Cour ne fait pas que constater : elle formule également onze recommandations. Parmi les mesures préconisées, on trouve l’augmentation du recours aux technologies alternatives à la fibre optique jusqu’à l’abonné (qui peuvent être plus rapides à déployer, comme l’accès par satellite), ou encore l’introduction d’un seuil minimal pour les débits montants et descendants.
Source :