François Fillon n’est pas le seul homme politique français à avoir fait le voyage aux États-Unis la semaine dernière ; Michel Sapin a lui aussi franchi l’Atlantique. Si le candidat de la droite à l’élection présidentielle s’est offert un bain de foule dans les travées du CES (et rappelé que sans lui, il n’y aurait pas « l’internet » en France), le ministre de l’Économie a rencontré la communauté française de San Francisco pour parler attractivité de la France.
Michel Sapin a surtout profité de l’occasion pour vanter les charmes hexagonaux à Diarmud O'Connel, vice-président de Tesla en charge du développement économique. Le constructeur auto a en projet une usine européenne pour fabriquer ses voitures et ses batteries électriques. Et la France est prête à dérouler le tapis rouge. Le pays a quelques arguments à faire valoir : d’abord sa politique environnementale, dont Tesla aurait parait-il « chanté les louanges » d’après le ministre et le compte-rendu des Echos.
Michel Sapin s’est également levé contre l’idée reçue selon laquelle la France serait moins « flexible » que l’Allemagne — de l’autre côté du Rhin aussi, on guigne cette usine Tesla. Le locataire de Bercy n’a pas manqué de présenter le classement de l’OCDE qui montre que la France est plus souple que son voisin allemand. Néanmoins, l’Allemagne a une longueur d’avance, Tesla ayant acheté l’an dernier Grohman Engineering, spécialiste de l’automatisation des processus de fabrication. L’Espagne et les Pays-Bas sont aussi en lice pour remporter la timbale.
Ségolène Royal, ayant eu vent de l’intérêt d’Elon Musk pour l’Alsace, avait indiqué que le site de l’usine nucléaire de Fessenheim — en passe de fermeture — serait parfait pour accueillir un investissement Tesla. Le constructeur devrait décider du pays cette année, avec le début des travaux prévu pour 2018. Tout cela reste néanmoins suspendu à l’humeur du futur résident de la Maison Blanche… dont Elon Musk est un des conseillers.