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L'héritier de l'empire Samsung pourrait être placé en détention provisoire

Florian Innocente

lundi 16 janvier 2017 à 14:40 • 24

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Lee Jae-yong, vice-président de Samsung est sous la menace d'un mandat d'arrêt réclamé par le procureur chargé de l'enquête sur une vaste affaire de trafic d'influence, impliquant la présidente de Corée du Sud Park Geun-hye.

La justice sud-coréenne se prononcera ce mercredi sur la suite à donner à cette demande qui pourrait voir l'un des hommes les plus puissants du pays mis en détention provisoire.

Lee Jae-yong crédit: AP / Paul Sakuma

Lee Jae-yong, 48 ans, est le fils de Lee Kun-hee, actuel président de Samsung et lui-même fils du fondateur du conglomérat. La santé vacillante de son père depuis 2014 après un accident cardiaque en a fait le numéro un bis et l'héritier désigné du groupe.

La requête émise par le bureau du procureur touche un groupe qui plonge ses racines dans toute l'économie du pays. À tel point que le procureur a soupesé l'impact que sa décision pourrait avoir sur l'économie sud-coréenne. Mais en dernier lieu, la justice prime, comme l'a expliqué son porte-parole :

En prenant la décision de demander un mandat d'arrêt, les services du procureur spécial soutiennent que la justice doit prévaloir, tout en reconnaissant l'importance des intérêts économiques du pays

Cette affaire est l'un des épisodes qui secouent violemment depuis plusieurs mois la présidence de Park Geun-hye, et qui a jeté des milliers de gens dans la rue pour réclamer sa démission. Au centre du dossier se trouve Choi Soon-sil, une amie et confidente de Park Geun-hye, décrite comme une sorte de Raspoutine sud-coréenne. Les enquêteurs ont pointé des versements effectués par Samsung, de l'ordre de 34 millions d'euros, auprès de deux fondations créées par Choi Soon-sil. Une partie de cet argent aurait été utilisée à des fins personnelles.

Le procureur spécial estime que le soutien financier du groupe Samsung pour les activités liées à l’entraînement équestre de la fille de Choi en Europe, les dons aux fondations Mir et K-Sports puis le sponsor au Korea Winter Sports Elite Center géré par la nièce de Choi sont des actes de corruption en échange d'aides du gouvernement pour la fusion en 2015 entre Cheil Industries et Samsung C&T, explique l'agence Yonap.

Choi Soon-sil aurait alors usé de son influence sur la présidente pour qu'un grand fonds de pension supervisé par le gouvernement se prononce favorablement, en 2015, en faveur d'une fusion controversée de deux filiales de Samsung, pour un montant de 8 milliards de dollars.

Lee Jae-yong, qui a été interrogé pendant 22h la semaine dernière, est soupçonné de détournement de fonds et de versement de pots-de-vin. Samsung dans un communiqué a nié tout versement de pots-de-vin et de financements en échange de compensations.

Cet épisode rappelle l'affaire de 2008 qui avait vu son père accusé d'actes de corruption d'hommes politiques et de juges. Il avait été contraint de démissionner, accusé de fraude et d'évasion fiscale. Jugé et condamné il avait été pardonné par le président coréen quelques mois plus tard et avait repris les commandes de son groupe en 2010.

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