Donald Trump ne sera réellement en fonction qu’à partir du 20 janvier, mais d’ores et déjà chaque pays cherche à se positionner par rapport aux positions mouvantes du président élu. La Chine entend bien se faire respecter de la future administration, alors que le candidat Trump n’a pas hésité à taper fort sur le pays, accusé pendant la campagne de manipuler le yuan ou encore, en substance, de « voler » les emplois américains (lire : Apple en Chine : pourquoi Donald se Trump).
Maintenant que le candidat a été élu, il s’agit de composer… d’un côté comme de l’autre, d’ailleurs. Donald Trump a déjà commencé à mettre de l’eau dans son vin sur plusieurs mesures controversées, tandis que la Chine attend de voir à quelle sauce le nouveau maître de la Maison Blanche compte la manger. Mais d’ores et déjà, la presse chinoise prévient : « Rendre les choses politiquement plus difficiles pour la Chine ne lui facilitera pas les choses », peut-on lire dans le Global Times.
« Si [Trump] place la Chine dans la liste des manipulateurs de devises et augmente les tarifs douaniers sur les importations chinoises, la Chine prendra des contre-mesures ». Le candidat avait évoqué une hausse des droits de douane de 45% en provenance de Chine. Sous l’administration Obama, les autorités en charge du commerce avaient tenté de taxer les importations de pneus chinois de 35%.
La Chine avait contre attaqué en imposant des tarifs douaniers plus élevés sur le poulet et les produits automobiles américains. Finalement, tout le monde avait bien compris les intérêts des uns et des autres et cette guerre commerciale n’avait pas duré. Mais avec Donald Trump prêt à souffler de nouveau sur les braises, la Chine se tient prête, et elle menace.
Le pays pourrait tout à fait remplacer les commandes de Boeing par des avions Airbus. L’automobile américaine pourrait en souffrir, tout comme les importations de produits agricoles, ou encore les ventes d’iPhone. Ce qui ne fera pas les affaires d’Apple, qui mise plus que jamais sur le marché chinois pour se refaire la cerise alors que les ventes de ses smartphones sont en baisse depuis plusieurs trimestres.
Les positions guerrières de Trump durant sa campagne vont maintenant se heurter au mur de la réalité. La Chine en tout cas compte bien tracer la limite de l’acceptable.