Numericable était déjà tristement connu pour ses augmentations de tarif régulières, mais c’est encore pire depuis l’acquisition de SFR. Les offres fixes et mobiles prennent quelques euros régulièrement, à tel point qu’elles sont aujourd’hui parmi les plus chères du marché. Next INpact a mené l’enquête et montre comment certains clients ont subi trois augmentations depuis le mois de février. Et ce n’est sans doute pas fini, puisque le FAI a d’autres hausses prévues pour la rentrée.
Le fournisseur d’accès de Patrick Drahi suit essentiellement un axe pour justifier ces augmentations incessantes : les contenus. Ainsi, certains abonnés fixes qui ne payaient pas encore de location pour leur box verront leur facture augmenter de 3 € à partir du mois prochain. Dans le mail qui accompagne la mauvaise nouvelle, SFR essaie de faire passer la pilule en parlant d’émotions apportées et du meilleur des contenus, mais les abonnés n’ont pas le choix.
SFR cherche en fait à rentabiliser les investissements associés à SFR Presse et à SFR Sport, les chaînes TV sportives du groupe et avant cela à Zive, son offre de SVOD. Toutes ces « options » sont imposées à tous les abonnés, et même si elles sont gratuites en théorie, elles sont directement liées aux augmentations de tarifs. Le plus malin dans cette histoire, c’est que le FAI profite doublement de ces ajouts.
Outre les augmentations directes de tarifs, souvent détournées (on paye plus cher pour louer le matériel), SFR bénéficie de taux de TVA inférieurs sur ses nouveaux services. SFR Presse est associé à une taxe de 2,10 % seulement, les chaînes de télévision sont à 10 % alors que l’abonnement lui-même est taxé au taux standard, soit 20 %. À l’arrivée, le prix payé par l’abonné a peut-être augmenté de 10 %, mais le bénéfice effectué par l’opérateur au carré rouge aura bondi de 20 % sur la même durée. C’est autant de gagné pour l’entreprise, qui récupère la différence au détriment de l’État.
Pour continuer à augmenter ses prix, SFR a probablement quelques pistes encore. La nouvelle box présentée la semaine dernière sera peut-être l’occasion d’ajouter quelques euros à la facture, sans compter les frais de transition qui ne seront pas gratuits.
Tant d’augmentations successives, c’est bon pour le porte-monnaie de SFR, beaucoup moins pour la satisfaction des clients. D’autant que certains abonnés ont été facturés a posteriori : les factures de juin intégraient parfois une somme correspondant à une augmentation pour le mois précédent. Autant dire que la grogne se fait de plus en plus entendre. Et c’est pas fini.