Alors que Numericable s'était engagé à ne pas effectuer de licenciements durant trois ans à la suite de l'acquisition de SFR, Patrick Drahi juge maintenant que cette promesse est « inopportune ».
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« On a donné une garantie sur l'emploi de trois ans donc il reste encore un an. [...] C'est un peu comme chez Darty quand vous avez une garantie de trois ans. Au bout de trois ans la machine à laver tombe en panne on fait comment ? On paie », a déclaré l'homme d'affaires devant des journalistes à New York, rapporte Les Échos.
Il juge que SFR est en « sureffectif » et que la « garantie sur l'emploi a rendu les choses compliquées et crée des tensions ». Favorable pour « organiser quelque chose maintenant plutôt que d'attendre encore un an sans savoir comment les choses vont s'organiser », le magnat des médias et des télécoms exagère la situation pour faire valoir son point de vue :
On est quand même dans une situation en France où tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans à un moment où on vend à 1 euro par mois des abonnements.
D'une part, si Bouygues Telecom a effectivement supprimé environ 2 000 postes ces dernières années, Free Mobile n'a pas licencié et Orange ne prévoit pas non plus de le faire, même si une large réduction d'effectif est prévue en ne remplaçant pas la majorité des départs en retraite, notamment.
D'autre part, SFR ne vend pas ses abonnements à 1 € par mois — ce qui serait toujours plus que l'abonnement Free Mobile à 0 €. Mais Patrick Drahi veut sans doute dire par là que la guerre des prix à laquelle SFR participe fait que les abonnés rapportent moins. Au premier trimestre 2016, le revenu moyen par abonné (ARPU) mobile de l'opérateur était de 21,8 € par mois, contre 22,2 € fin 2015.
Dans le même temps, Patrick Drahi vient de laisser le poste de président d'Altice, maison-mère de SFR, à Dexter Goei, son bras droit. Michel Combes, jusqu'à maintenant PDG de SFR, devient pour sa part le nouveau directeur général d'Altice.
Patrick Drahi, actionnaire principal du conglomérat, reste cependant « le vrai patron », selon Les Échos, qui note que ne pas apparaître dans l'organigramme exécutif est une de ses marques de fabrique.