Le parlement russe a déposé un projet de loi qui vise à interdire les messageries totalement chiffrées dans le pays. Le chiffrement des données reste possible, à condition que les services de renseignement aient un accès dérobé pour les déchiffrer. Ce qui revient à dire qu’ils ne seraient pas chiffrés, du moins pas pour les autorités.
La loi prévoit que cet accès se limiterait aux échanges à l’intérieur de la Russie seulement. En cas de refus d’obtempérer, les entreprises concernées paieraient une amende qui pourrait atteindre un million de roubles, soit environ 13 750 €. Pas de quoi décourager les plus gros acteurs du marché, mais ce premier projet de loi prépare peut-être des mesures plus radicales encore.
L’une des sénatrices s’est inquiétée des échanges chiffrés, en particulier entre les adolescents. Selon elle, les messageries instantanées seraient utilisées pour leur laver le cerveau et les inciter à s’en prendre aux forces de l’ordre. Yelena Mizulina suggère ainsi d’aller beaucoup plus loin et d’instaurer un « filtrage préalable » de tous les messages.
Dans les deux cas, il y a un problème de taille : les échanges chiffrés de bout en bout, comme sur iMessage, ne peuvent pas être déchiffrés par Apple. Et les progrès dans le domaine du chiffrement aidant, il devient toujours plus difficile de lire ces contenus sans avoir le mot de passe, ou bien l’empreinte utilisée. Si la Russie veut aller jusqu’au bout, cela reviendrait concrètement à interdire tous ces services sur son sol et sa toile.
Source : The Daily Dot