Uber s’est fait connaître avec ses voitures conduites par des chauffeurs, mais l’entreprise est extrêmement ambitieuse et elle ne compte pas s’arrêter là. Son objectif est de déplacer le plus efficacement possible personnes et objets, et pour cela, elle se prépare à un avenir sans conducteurs. C’est pourquoi des voitures autonomes signées Uber sont en préparation dans ses laboratoires et elles ont même commencé à rouler.
Pour le moment, il s’agit de versions modifiées de véhicules commerciaux, en l’occurrence des Fusion hybrides vendues par Ford. Sur le toit, Uber a installé tout l’équipement nécessaire à la conduite autonome et il y a toujours un pilote derrière le volant pendant les premiers essais. Cette voiture aura aussi comme mission d’améliorer la cartographie des environs et de collecter le maximum de données.
Une chose est sûre en tout cas : Uber ne compte pas spécialement sur ses chauffeurs, ils ne sont là qu’en attendant mieux. Est-ce que cela signifiera aussi l’arrêt du mécanisme de majoration automatisé des tarifs qui fait partie de l’expérience ? Après tout, l’application indique clairement qu’il s’agit d’inciter plus de chauffeurs à travailler quand il y a plus de demande que d’offre, et s’il n’y a plus de chauffeurs…
Ce serait une belle chose, mais ne comptez pas dessus. Uber est aussi connu pour son amour des données et l’entreprise collecte énormément d’informations, à la fois sur les routes et le trafic, et sur ses utilisateurs. Dans un épisode du podcast Hidden Brain, Keith Chen qui est le responsable de la recherche économique pour Uber, explique l’effet psychologique des majorations tarifaires.
Et en particulier que les chiffres ronds ont un effet énorme : une majoration de 1,9x est bien mieux acceptée qu’une majoration de deux fois. Et il y a plus de monde qui accepte une course à 2,1 fois le prix normal, qu’une course à deux fois plus. C’est pourquoi Uber ne propose que des valeurs précises, aucune valeur ronde (1,4x, 2,1x, 9,9x, etc.).
Dans ce podcast, l’information la plus intéressante concerne toutefois la batterie. L’application connaît l’état de la batterie de votre smartphone pour limiter son activité quand vous commencez à être à court. Des recherches internes à Uber ont montré que les utilisateurs avec une batterie faible sont beaucoup plus susceptibles d’accepter la course quel que soit son prix. Alors que ceux qui ont une autonomie encore confortable seront plus susceptibles de patienter, le temps que les prix baissent.
Uber se défend d’utiliser l’autonomie de votre smartphone pour moduler le prix de son service. Est-ce que ce sera encore le cas le jour où il n’y aura plus de chauffeur dans ses voitures ? On en est encore loin…
Source : NY Mag