Tout feu, tout flamme : Vivendi multiplie les annonces de grande ampleur ces derniers jours. La holding de Vincent Bolloré, tout à sa stratégie axée sur les contenus, est désormais partie prenante de l'empire Mediaset créé par Silvio Berlusconi. Les deux groupes entrent dans leurs capitaux respectifs à hauteur de 3,5%, avec un objectif en tête : concurrencer Netflix.
Le lancement en septembre 2014 de Netflix en France a fait fondre le nombre d'abonnés de CanalPlay, propriété de Vivendi (on évoque le chiffre de 200 000 défections). Pour contrer le groupe américain de sVOD, il n'y a qu'une solution : s'allier entre Européens, et c'est bien l'ambition de Bolloré et de Berlusconi (au passage, ce dernier revient en France par la petite porte après l'échec de La Cinq).
Les deux groupes détiennent des services de sVOD en France (CanalPlay, donc), en Allemagne (Watchever, propriété de Vivendi), en Italie et en Espagne (Infinity de Mediaset). Ensemble, toutes ces vitrines comptent 1,5 million d'abonnés et pourraient, dès la rentrée 2016, être regroupées sous une seule et même bannière.
Vivendi et Mediaset ont aussi besoin de multiplier les programmes originaux et exclusifs : des discussions seraient en cours pour entrer au capital de plusieurs grands studios hollywoodiens. Il faudra aussi de l'argent, beaucoup d'argent, pour créer ces séries : Netflix a investi six milliards de dollars pour développer ses propres séries et films.
Vivendi agit sur un autre front. Ce lundi, le groupe a annoncé une prise de participation de 15% dans la Fnac (ce qui représente 159 millions d'euros). Un partenariat stratégique « fort », d'après le communiqué, qui tourne autour d'un projet de coopération dans les domaines culturels. Partenariat de distribution, mise en valeur des contenus culturels, billetterie, accès facilité aux services numériques des deux entreprises à leurs clients respectifs, développement de la Fnac à l'international… Deux administrateurs de Vivendi seront nommés par la Fnac à son conseil d'administration.
Cette prise de participation est visiblement amicale, contrairement à ce qui se passe chez Gameloft, que Vivendi a bien l'intention de croquer. Et la holding rentre en position de force après l'échec de la Fnac dans sa tentative d'achat du réseau Darty, finalement parti chez Conforama.