Si tout va très bien pour Google, les autres sociétés chapeautées par Alphabet ne donneraient pas entière satisfaction. Une de ces perles, Nest, est ainsi plongée dans une crise liée d'une part aux résultats qui ne seraient pas ceux escomptés lors de son acquisition il y a deux ans, et d'autre part à la personnalité bouillante de Tony Fadell (lire : Nest : la température monte autour de Tony Fadell).
Il y a deux semaines, Fadell s'était présenté à une réunion de Google pour apaiser les esprits et les craintes. Il a assuré que la culture d'entreprise chez Nest s'améliorait : « Bien sûr, nous ne sommes pas parfaits », a-t-il aussi dit. « Aucune entreprise ne l'est. Nest n'est pas parfait. Je ne le suis pas non plus. Mais nous connaissons nos problèmes. Nous avons commencé à les corriger il y a deux ans ».
Durant cette même réunion, Sergey Brin, le président d'Alphabet et cofondateur de Google, a défendu une autre société du groupe moins exposée médiatiquement, mais qui a subi récemment son lot d'articles ravageurs. Verily, qui développe une lentille "intelligente", souffrirait aussi d'un management déficient. Andy Conrad, le CEO de cette entité, est la cible de critiques provenant d'ex-employés lui reprochant un leadership « dérisoire et impulsif ». Cette gestion heurtée aurait provoqué une fuite des cerveaux.
Sergey Brin s'est donc porté à la défense de Verily. Il déplore les épanchements d'anciens salariés dans la presse. C'est même injuste, d'après lui, car proportionnellement, les départs d'employés seraient moins nombreux chez Verily que chez Google et Alphabet. Surtout, il affirme que l'entreprise gagne de l'argent : avec Nest et Fiber, Verily est un des rares « moonshots » d'Alphabet à générer des profits.
Brin ne donne pas les chiffres de ces bénéfices, mais on sait que le chiffre d'affaires des « paris » d'Alphabet ("Other Bets") a été de 448 millions de dollars l'an dernier. Nest participe à hauteur de 340 millions, Fiber 100 millions, et il reste Verily dont les ventes (des partenariats avec des labos) sont de 10 millions. On ne sait pas si, à l'occasion de cette fameuse réunion, les édiles de Google ont abordé le sujet de Boston Dynamics, le joyau de Replicant (l'activité robotique d'Alphabet), qui est censé être en vente. Là encore, c'est un problème de leadership qui est en cause dans les difficultés de l'entreprise.