Apple a ouvert Swift, son nouveau langage de programmation, en particulier pour pouvoir l’utiliser sur Linux. Le constructeur a d’ailleurs développé en interne des paquets prêts à l’emploi pour Ubuntu, et ce n’est pas un hasard. Même si les distributions Linux n’ont jamais décollé sur les ordinateurs personnels, elles ont gagné sur le serveur, où la part de marché de Linux est désormais écrasante.
À tel point que les autres acteurs finissent par rendre les armes, comme Apple, ou au moins prennent en compte la concurrence. C’est le cas de Microsoft, qui a toujours proposé ses propres solutions autour de Windows pour les serveurs, mais qui s’adapte aux réalités du marché. On pouvait déjà faire tourner des distributions Linux sur Azure, sa plateforme de cloud, mais le géant va beaucoup plus loin en annonçant le portage de SQL Server à Linux.
C’est une nouvelle importante, car SQL Server reste l’un des poids-lourds du marché et ce gestionnaire de base de données était jusque-là réservé à Windows. C’est peut-être ce qui explique son déclin relatif face aux deux solutions qui dominent aujourd’hui, à savoir MySQL et surtout Oracle Database. Quelles que soient les motivations de Microsoft, c’est une bonne nouvelle pour les gestionnaires de bases de données en ligne qui auront une autre solution à leur disposition.
Il faudra faire preuve de patience toutefois : on ne devrait pas pouvoir installer SQL Server sur Linux avant le milieu de l’année prochaine. Une première version sera distribuée dès aujourd’hui à quelques partenaires, mais on imagine sans peine que le travail à mener est immense pour avoir un système fiable et au niveau de ses concurrents. Parmi les acteurs qui travaillent dès aujourd’hui avec Microsoft, on compte Canonical (derrière Ubuntu) et Red Hat, l’un des plus gros acteurs sur le secteur.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez suivre le développement de SQL Server sur Linux à cette adresse. En s’approchant de la finalisation, la bêta devrait s’ouvrir plus largement. À ce stade, Microsoft n’a pas abordé la question du prix, mais on imagine que la version adaptée à Linux sera également payante. À titre d’information, SQL Server 2014 coûte au minimum 3000 $ par noyau, puisque l’on paye en fonction de la puissance du serveur.