Pour mieux contrer le H.265, Google prépare un nouveau codec vidéo dans ses laboratoires de recherche. Succédant au VP9 qui apportait une alternative au H.264, le VP10 entend faire mieux que son concurrent omniprésent. Il ne sera pas prêt avant plusieurs années, mais ce codec est très prometteur : la qualité de l’image devrait être meilleure, mais la compression devrait surtout être beaucoup plus importante à qualité égale.
La taille des vidéos est essentielle à l’heure où le streaming devient le principal moyen d'en regarder. Comparé au H.264, le VP9 conçu par Google divisait déjà par deux la bande-passante nécessaire à qualité égale. C’est bien, mais à l’heure de la 4K, cela ne suffisait plus. Le VP10 devrait encore diviser par deux les besoins en bande-passante d’un flux vidéo à qualité égale, ou bien permettre d’améliorer la qualité du flux à taille égale.
Cet objectif ambitieux est prévu pour fin 2016, ce qui laissera à Google tout le temps nécessaire pour imposer son codec. Il faut dire que le H.264 et son successeur sont déjà partout, sur les supports physiques, mais aussi dans la majorité des navigateurs mobiles. La situation peut très bien changer toutefois, et si le VP10 est aussi performant qu’annoncé, le géant de la recherche aura un argument solide.
Un autre argument sera à chercher du côté légal. Les H.264 et H.265 ne sont pas des codec libres, ce qui freine leur adoption. La fondation Mozilla par exemple, essaie de créer son clone libre pour Firefox. Et si MPEG, le groupe à qui l’on doit le H.264, a obtenu une belle victoire en installant son codec dans les salons et sur nos appareils mobiles, rien ne dit qu’il aura le même succès à l’avenir.
Un autre groupe, soutenu par Philips, Dolby et Technicolor notamment, veut faire payer le H.265 plus cher que son prédécesseur et surtout faire payer son utilisation en streaming. Si c’est le cas, Google et son alternative gratuite deviendront beaucoup plus intéressantes pour beaucoup d’acteurs. Reste que le contrôle de Google sur le projet en effraie aussi beaucoup et on imagine qu’une entreprise comme Apple n’est pas prête à abandonner les codecs actuels de sitôt.
Source : Cnet