Sharp veut redevenir une PME. L’entreprise japonaise, en proie à de sérieuses difficultés, veut en effet ramener un capital qui se monte actuellement à 120 milliards de yens (environ 898 millions d’euros), à 100 millions de yens seulement (750 000 euros). En repassant par la case PME, le groupe nippon cherche à obtenir des avantages fiscaux qui lui permettront de poursuivre sur une route parsemée d’embûches financières. Sharp, fournisseur d’Apple, souffre tout particulièrement d’une concurrence qui commercialise des écrans LCD moins cher que l’ex géant japonais.
Mais cette réduction de voilure ne se fera pas sans mal. La baisse de capital de 99% va obliger l’entreprise à émettre des actions privilégiées pour ses principaux créanciers, qui vont devoir accepter de perdre de l’argent. Le plan de restructuration, qui sera dévoilé ce jeudi, concerne 1,5 milliard d’euros sur lesquels ces créanciers devront s’asseoir (ou attendre avant d’en revoir la couleur). Plus grave, la rumeur évoque aussi quelques 5 000 suppressions de postes afin de réduire les coûts de l’entreprise.
À quelque chose malheur est bon : il y aura ici des opportunités à saisir, Sharp ayant l’intention de se séparer de son activité de production d’écrans pour smartphones. En attendant, il faudra regagner la confiance des marchés : l’action a dévissé d’un tiers à la Bourse de Tokyo.