Ron Johnson, l'ancien co-créateur et patron des Apple Store, démarre une nouvelle vie professionnelle qui n'est pas sans rappeler ce qu'il a fait pendant 12 ans chez Apple. Il vient de lancer sa première start-up, baptisée "Enjoy". L'idée est de vendre en ligne une sélection de produits high-tech, au même prix pratiqué sur les autres enseignes. La différence est que l'achat comprend une assistance à domicile gratuite pour l'installation et la découverte du produit.
Tout comme les Apple Store organisent des ateliers pour se familiariser avec un Mac, iPhone ou un logiciel, des "Experts" Enjoy viendront vous livrer votre achat et passer une heure en votre compagnie pour vous en expliquer le fonctionnement.
Cette prestation existe aussi sans être conditionnée à un achat sur le site, elle est alors facturée 99 $ (87 €) pour la même durée. L'entreprise compte gagner de l'argent avec la marge dégagée entre le prix de vente aux clients et le prix d'achat en gros auprès des fabricants. Enjoy se lance pour l'heure dans San Francisco et dans quelques jours à New York. Tous ces experts sont réunis sur une page où chacun se présente par une brève vidéo.
Son catalogue en ligne est également assez ténu avec des enceintes Sonos, des caméras GoPro, des drones, des Surface 3, Xbox, une pincée de portables Lenovo et HP, etc. Aucun produit d'Apple à se mettre sous la dent. Cela va changer très prochainement à l'occasion d'un accord avec AT&T, on pourra aller chercher son iPhone en agence ou laisser Enjoy vous l'apporter et vous le configurer.
Après Apple, Ron Johnson était parti diriger les grands magasins JC Penney. Il en avait été débarqué en moins de deux ans. Sa stratégie, là-aussi quelques peu empruntée à sa précédente expérience, n'avait pas fonctionné. Il avait voulu faire monter en gamme ces magasins et réduire la voilure sur les opérations de réduction des prix.
Dans le cadre du lancement d'Enjoy, Ron Johnson a été interrogé par CNBC sur les premiers pas d'Angela Ahrendts à son ancien poste. Il s'est montré plutôt bienveillant, même sur le fait que le lancement de l'Apple Watch — exceptionnellement — n'a pas été l'occasion d'organiser de grandes ventes en boutiques avec les traditionnelles files d'attente.
Je suis le plus grand fan d'Angela. Je la connaissais avant qu'elle ne vienne chez Apple. J'ai eu la chance de la rencontrer à Londres. Ses équipes chez Apple l'adorent. Ils apprécient sa manière de diriger. Elle a souligné que le lancement de l'Apple Watch avait été fait de cette manière et qu'il pourrait en aller autrement, et refaire comme avant, pour de futurs produits. Je ne vois pas dans ce lancement une réorientation. C'est une bonne approche pour ces produits qui sont extrêmement personnels.