Selon le Wall Street Journal, Facebook discuterait avec plusieurs organismes de presse aux États-Unis pour mettre en place un nouveau projet. Plutôt que de se contenter d’héberger des liens vers des articles situés sur d’autres sites, le réseau social voudrait héberger le contenu complet. En cliquant sur un lien qui l’intéresse, l’internaute verrait immédiatement l’article, sans quitter Facebook.
L’intérêt, pour le réseau social, est évident : ses utilisateurs ne quittent jamais son site pour aller lire du contenu ailleurs… et éventuellement ne pas revenir. En affichant le contenu dans l’interface de Facebook, l’entreprise conserve par ailleurs toutes ses publicités autour de l’article, mais aussi toutes les notifications en interne (messages privés, interactions…).
Pour les médias qui accepteraient cette offre, l’intérêt est moins évident a priori, mais Facebook serait prêt à faire des concessions. Les articles pourraient contenir de la publicité et si c’est le site original qui les gère, il garderait tous les revenus liés. Le réseau social proposerait aussi d’insérer ses propres publicités, et de reverser alors 70 % au groupe de presse ou site internet qui a créé le contenu.
Facebook met aussi en avant l’intérêt des internautes, en évoquant son point fort : la vitesse de chargement, en particulier sur mobile. Le Wall Street Journal indique qu’un article peut prendre jusqu’à 8 secondes à charger sur un appareil mobile, un temps assez long qui n’est pas documenté par le journal. Vient-il de ses propres statistiques ou d’une moyenne compilée par un tiers ? Quoi qu’il en soit, il est indéniable que charger un article directement dans Facebook sera plus rapide que de le charger sur un autre site.
Selon les informations rapportées par le journal, Facebook serait en discussion avec plusieurs acteurs, dont Buzzfeed, le New York Times et National Geographic. Cette fonction serait nommée « Instant Articles » (articles instantanés) et elle pourrait être lancée dès ce mois-ci. Les discussions seraient encore en cours toutefois, notamment parce que les sites ne voudraient pas y participer sans contrôler l’expérience de lecture et surtout sans accéder aux données concernant les visites.
Quand Apple avait lancé son kiosque sur l’iPad, on se souvient que la presse bloquait d’abord sur l’accès aux lecteurs. L’avantage de Facebook, c’est que le réseau social sait déjà tout de ses utilisateurs et on imagine qu’il pourrait céder une partie des informations pour convaincre la presse.