L'hébergeur OVH a le vent dans les voiles. La société basée à Roubaix a levé 267 millions d'euros afin de soutenir sa croissance, tout particulièrement en Amérique du Nord. Cette levée de fonds intervient dans le cadre d'un investissement plus large de 400 millions d'euros pour les trois années à venir. L'entreprise s'est déjà installée il y a deux ans à Montréal, où l'activité du centre de données ne faiblit pas. « On a loué 25 000 de nos 180 000 serveurs, sans aucune publicité. Et le panier moyen y est plus important qu’en Europe », explique Alban Schmutz, vice-président en charge des affaires réglementaires, aux Echos.
La prochaine étape logique est de s'attaquer plus franchement au marché américain où, malgré une concurrence acharnée (notamment d'Amazon pour le stockage dans le nuage), le petit frenchy a une carte à jouer. Pour ce faire, il faut installer une ferme de serveurs tous les 2 000 kilomètres « pour des questions de latence », précise Alban Schmutz.
Pour financer son aventure américaine, OVH a préféré s'endetter plutôt que d'ouvrir son capital à des investisseurs. Le spécialiste du nuage a les coudées franches : il a ainsi déjà remboursé un emprunt de 140 millions d'euros. Cette année devrait être bonne en terme de résultats financiers, puisque l'entreprise (dont 14 des 17 data center sont installés à Paris, Roubaix, Gravelines et Strasbourg) a annoncé de 225 à 230 millions d'euros de revenus, soit une croissance de 20%. OVH héberge un tiers des sites web en France et revendique la place de premier hébergeur de sites en Europe (la troisième place dans le monde).
Cette activité, qui nécessite de lourds investissements, va peut-être pousser OVH à se lancer en Bourse. C'est en tout cas ce que laisse entendre Nicolas Boyer, directeur financier de la société.