Le Parlement européen a voté une motion visant à scinder les activités de Google. Ce démantèlement, discuté depuis quelques temps, a recueilli une large majorité avec 384 voix pour, 174 voix contre et 56 abstentions — la proposition était soutenue par l’Alliance progressiste des socialistes et des démocrates, et le Parti populaire européen (lire : Anti-concurrence : le Parlement européen presse pour un démantèlement de Google). Les parlementaires souhaitent « séparer les moteurs de recherche des autres services commerciaux », ce qui signifie démanteler les activités de Google : d'un côté le moteur de recherche, de l'autre… tout le reste, c'est à dire ce qui permet à Google de monétiser auprès d'annonceurs les habitudes des internautes et les contenus créés par d'autres.
Ce vote n'a rien de contraignant pour Google. Mais il s'agit d'un signal fort envoyé à la nouvelle Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker : le Parlement veut le démantèlement de Google et plus largement, il a insisté sur « la nécessité d'empêcher les entreprises en ligne d'abuser de leur position dominante ». Les députés ont fait valoir que « l'indexation, l'évaluation, la présentation et le classement par les moteurs de recherche doivent être objectifs et transparents ». Une manière de souligner la relative opacité dans laquelle Google opère.
En Europe, Google est sous le coup de plusieurs enquêtes depuis quatre ans, pour des pratiques contestées d'optimisation fiscale et pour abus de position dominante, sans oublier le fameux droit à l'oubli que l'Europe aimerait étendre au-delà des frontières du pays où les liens sont supprimés.