Google veut pousser le « quantified self » dans ses dernières extrémités. Google X Life Sciences, la branche « médecine » du labo de recherche et développement du moteur de recherche, a annoncé plancher sur une technologie qui rappelle les films de science-fiction — une habitude pour Google X, dont un des critères pour développer des innovations est précisément d’évoquer des technologies imaginées dans des œuvres d’anticipation (lire : Les idées dingues des savants fous de Google X). Il s’agit cette fois de concevoir des nano-robots dont la mission sera de prévenir l’utilisateur de l’éventualité d’une tumeur, d’un AVC (accident vasculaire cérébral) ou d’une crise cardiaque.
Ces particules, ingérées dans un comprimé, sont 2 000 fois plus petites qu’une cellule sanguine. Elles circuleront dans le sang du porteur en se fixant sur des cellules spécifiques (tumorales, par exemple). Un objet connecté pourra ensuite servir à collecter et afficher les résultats des pérégrinations de ces nano médecins. Cette technologie s’inspire de l’expérience d’un ingénieur Google : suite à un accident de vélo, son médecin a pu diagnostiquer une tumeur rénale suite à des examens médicaux censés dépister une hémorragie interne. Grâce à ce diagnostic précoce inattendu, l’ingénieur a pu être soigné à temps et sa tumeur retirée.
Le développement de ces nano particules n’en est qu’à ses balbutiements, mais Google prévoit déjà de licencier cette technologie à des sociétés médicales afin de mettre au point des tests. Ce projet est en tout cas dans la droite ligne des expérimentations du moteur de recherche dans le domaine de la santé et des biotechnologies : Google X a également en projet des lentilles capables de mesurer la glycémie, et la création de Calico en septembre dernier vise à augmenter l’espérance de vie humaine, rien de moins (lire : Le président du conseil d'Apple dirigera une nouvelle société de Google).
Apple est loin de nourrir ce genre d’ambition : Tim Cook a bien fait savoir que le constructeur n’avait aucune intention de financer la recherche fondamentale en matière de santé.