Le transport d'objets par drone interposé n'est pas une idée neuve. Jeff Bezos avait frappé l'imaginaire en décembre dernier, avec la présentation d'Amazon Prime Air, un service de livraison par drones. Le beau projet s'était rapidement fracassé sur la réalité des législations en matière de sécurité aérienne, très tatillonnes et conservatrices comme on peut le comprendre. Cela n'empêche pas plusieurs autres entreprises de plancher sur ce sujet, en attendant un éventuel assouplissement de la réglementation. Plusieurs transporteurs traditionnels comme UPS ou FedEx ont déjà fait part de leur intérêt (et du développement de leurs propres projets) pour cette technologie.
Google est également impliqué. Le laboratoire aux idées folles de Google X a dévoilé cette semaine les premiers travaux de son projet Wing. Développé dans le plus grand secret depuis deux ans, ce système de livraison par drones est moins un projet consumériste (comme peut l'être celui d'Amazon), qu'une aide destinée à apporter rapidement assistance à des populations en cas de catastrophe naturelle, par exemple. L'idée de transporter des rations alimentaires ou des objets de secours est effectivement assez séduisante — même si on imagine que l'aspect plus terre à terre du transport de produits commandés a dû traverser l'esprit de certains cadres de Google.
Le projet Wing s'incarne au travers d'un drone à quatre hélices propulsées avec autant de moteurs électriques. Il peut atterrir et décoller à la verticale, sans besoin d'une piste donc, et il intègre un astucieux système de livraison qui déroule un câble retenant l'objet à livrer. Il n'a donc théoriquement pas besoin de se poser chez le « client » pour délivrer la marchandise, à l'inverse du Prime Air d'Amazon. En revanche, le poids est encore limité : le drone et son objet ne sauraient dépasser les 10 kg, alors que l'appareil en lui-même pèse déjà 8,6 kg.
Il reste évidemment encore énormément de travail pour parvenir à une solution viable et fiable pour ce type de transport, à commencer par la législation donc (l'équipe travaille en partie en Australie, un pays plus « ouvert » pour ce genre de technologie).