Le droit à l'oubli, tel que l'a exigé une décision de la Cour de justice de l'Union européenne, ne s'applique pas qu'à Google. En fait, ce sont tous les moteurs de recherche qui se doivent de proposer aux utilisateurs européens la possibilité de retirer les liens qu'ils souhaitent voir supprimés des résultats. Microsoft emboîte donc le pas à Google. Bing a mis en place un formulaire en ligne dans lequel l'internaute est invité à décliner son identité, une adresse courriel, et bien évidemment les URL qu'il veut voir effacées des résultats de recherche.
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La procédure, pour Bing comme pour Google, est longue et fastidieuse puisqu'il faut expliquer en quoi le lien pose problème — ce qui parait somme toute assez logique : on n'efface pas des liens sans justification sérieuse. Microsoft explique que ces informations aideront à établir le bien-fondé de la demande « en considération du respect de votre vie privée de l'intérêt général, de la liberté d'expression et du libre accès à l'information ». De fait, les demandes peuvent ne pas aboutir, comme chez Google.
Google a réagi plus rapidement que son concurrent, puisque les liens litigieux ont commencé à être effacés fin juin. Certains sont même revenus à la vie, le moteur de recherche s'étant rendu compte de quelques erreurs. L'entreprise de Mountain View, qui a fait face à plus de 70 000 requêtes depuis le lancement de son formulaire, n'est d'ailleurs pas très heureuse de cette décision de justice, et n'a pas tardé à étaler le sujet sur la place publique, avec assez peu de répercussions pour le moment (lire : Droit à l'oubli : Google interpelle l'opinion publique). Un comité d'experts va d'ailleurs se mettre en place afin d'étudier plus en profondeur les implications de cette disposition.