Do Not Track a du plomb dans l'aile. Yahoo a annoncé mercredi 30 avril qu'elle arrêtait de prendre en compte ce réglage de confidentialité.
Do Not Track est une initiative lancée par Mozilla qui permet aux internautes d'indiquer aux sites web qu'ils ne souhaitent pas être pistés. Cette option a été adoptée par tous les principaux navigateurs, même Chrome qui a trainé des pieds, mais les acteurs du web ont tout le loisir de ne pas en tenir compte.
C'est justement ce qui arrive avec Yahoo qui, après avoir joué le jeu pendant deux ans, fait marche arrière. Sa désaffection pour Do Not Track n'est pas vraiment une surprise, l'entreprise avait décidé de ne pas s'y plier pour Internet Explorer, Microsoft ayant fait le choix de l'activer par défaut sur son navigateur.
Pour justifier l'abandon total du réglage de confidentialité, Yahoo explique à nouveau qu'elle « travaille dur à proposer une expérience hautement personnalisée à [ses] utilisateurs » et que Do Not Track l'en empêche. La société déclare par ailleurs qu'elle n'a « toujours pas vu un standard unique qui soit efficace, facile d'usage et adopté massivement par l'industrie high-tech ». Or, c'était justement la mission de Do Not Track, une mission qui a visiblement échoué. Facebook et Google, pour ne citer qu'eux, n'ont en effet jamais tenu compte de ce réglage.
Cette annonce intervient alors que le W3C a enfin avancé sur le sujet. L'organisme de normalisation, qui a tergiversé pendant des années, a enfin passé Tracking Preference Expression (Do No Track) au statut « Last Call » la semaine dernière, ce qui signifie que le groupe de travail estime que la spécification est complète et qu'elle peut être examinée par une audience plus large. Ce progrès, qui ne marque toujours pas une standardisation en bonne et due forme, survient alors que la bataille est sûrement déjà perdue.