Tony Fadell a accordé un entretien au Sunday Times dans lequel il revient naturellement sur l'acquisition de Nest par Google. À ceux qui trouvent que Mountain View a dépensé trop d'argent — 3,2 milliards de dollars — pour une entreprise qui a sorti seulement un thermostat et un détecteur de fumée, Fadell répond que « contrairement aux autres sociétés qui ont été achetées extrêmement cher, nous avons de vrais revenus. » Des revenus qu'il refuse pourtant de révéler, « mais nous avons vendu beaucoup plus que ce que les gens pensent », assure-t-il.
La vente de Nest à Google n'a pas été réalisée dans l'optique de bien remplir les poches, affirme le père de l'iPod : « Google voit grand. Nous voyons grand. Nest va devenir quelque chose d'énorme. » Et de faire part de la nouvelle mission qu'il s'est fixé : « j'ai contribué à changer le monde deux fois avec l'iPod et l'iPhone. Je veux avoir l'occasion de le faire une troisième fois. »
Pour Fadell, « les appareils domestiques d'aujourd'hui sont aussi mauvais que les téléphones mobiles avant l'arrivée de l'iPhone ». Il veut rendre ces objets plus intelligents, plus agréables, sans pour autant qu'ils captent toute notre attention.
« Nous n'avons pas besoin de plus de boutons, de plus d'écrans. Nous en avons déjà assez. » Le but ultime de Nest, c'est de doter les maisons de leur propre conscience, afin que leurs habitants n'aient à se soucier de rien. Une vision du futur de la technologie similaire à celle d'Eric Schmidt : « la technologie va disparaître : elle devient une partie intégrante de la vie quotidienne. »
Pour le transfuge d'Apple, c'est Google qui va montrer la voie dans les années à venir : « Quand je regarde aujourd'hui quelle technologie nous allons avoir besoin dans 5-10 ans, qui est en train de la construire, c'est Google. » « Je ne sais pas sur quoi Apple travaille », concède-t-il toutefois.
Fadell pointe d'ailleurs là l'une des différences majeures entre Google et Apple. D'un côté, Mountain View communique beaucoup sur des projets certes très novateurs, mais qui n'en sont qu'à leurs prémices (lentilles connectées, Google Car, Google Glass...) et dont la concrétisation est au mieux lointaine, au pire incertaine. De l'autre côté, Apple dévoile uniquement ses produits, bien concrets, au dernier moment. Tony Fadell a-t-il choisi la bonne écurie en rejoignant Google ? Réponse dans 5-10 ans.