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Le point sur la 4G chez Free Mobile

Nicolas Furno

mardi 03 décembre 2013 à 17:21 • 69

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Free Mobile fait à nouveau parler de lui : le quatrième opérateur a pris tout le monde un peu par surprise en ajoutant la 4G à son forfait (lire : Free Mobile intègre la 4G sans augmenter ses tarifs). Pour 19,99 € par mois sans engagement, on peut utiliser le réseau 4G sans limites jusqu’à 20 Go par mois, un record à la fois par le prix et la quantité de données.

Comme le dit la publicité créée pour l’occasion, l’opérateur en donne plus pour le même prix. Du moins, sur le papier : en pratique, que vaut cette offre 4G ? S’il est sans doute encore trop tôt pour conclure définitivement, on fait un premier point sur cette offre.

Quelle couverture réelle ?

L’opérateur de Xavier Niel donne deux chiffres pour exprimer sa couverture en 4G : 700 antennes et "plus de mille communes couvertes". Free a aussi mis à jour sa carte de couverture qui indique, en chaque point du territoire, si une zone est couverte en 4G ou non.

Selon le site mis en place par Orange, Free Mobile ferait mieux qu’Orange et que SFR. Est-ce vraiment le cas concrètement ?

Si l’on regarde les chiffres donnés par l’opérateur, on note d’emblée un fait étonnant : il y a moins d’antennes que de communes couvertes. Free Mobile ne peut opérer que sur la fréquence de 2,6 GHz pour son réseau 4G : cette bande de fréquence élevée permet d'atteindre de bons débits théoriques (150 Mbit/s annoncés), mais elle a plusieurs inconvénients. En premier lieu, elle pénètre mal dans les bâtiments, ce qui sera un handicap dans les villes.

En outre, cette fréquence ne permet pas de couvrir facilement de grandes zones géographiques : les antennes de l’opérateur ne peuvent ainsi couvrir qu’une petite surface à chaque fois. Ça se voit d’ailleurs sur la carte de couverture fournie par Free Mobile : même dans les grandes villes, les trous dans la couverture sont nombreux.

La couverture théorique de Free mobile est encore très parcellaire, même dans les grandes villes (ici à Paris et à Lyon).

De fait, Free Mobile a beau jeu d’annoncer mille communes, ce chiffre ne veut rien dire. D’une part, parce que l’entreprise de Xavier Niel joue surement sur les mots en optant pour le terme de "communes" plutôt que de "villes", comme Orange l’a fait sur son site. L’INSEE définit une ville selon deux critères : au moins 2000 habitants et des habitations séparées de moins de 200 mètres.

Une commune est un territoire géographique administré par une municipalité. Ce territoire peut être urbain et compter plus de deux millions d’habitants (Paris), mais aussi rural et ne compter officiellement qu’un seul habitant (Rochefourchat dans la Drôme). La France compte environ 36000 communes : dans ces conditions, la zone couverte par Free mobile peut bien toucher le territoire de mille d’entre elles. Concrètement toutefois, cela ne voudra pas dire grand-chose pour les abonnés…

La vraie information n’est pas le nombre de communes, mais les antennes. L’opérateur de Xavier Niel annonçait 700 antennes 4G en action et cela tombe bien, l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) a publié aujourd’hui son rapport qui fait état de la situation au premier décembre. Free mobile compte bien 700 supports 4G et l’opérateur est bon dernier, loin derrière Bouygues Télécom et ses 5392 antennes, Orange et ses 3879 antennes et même dépassé aujourd’hui par SFR qui compte officiellement 1013 antennes 4G.

Face à ces chiffres, le constat s’impose : Free Mobile est encore loin de faire mieux que ses concurrents, dans les faits sa couverture est plus faible que celles des autres opérateurs. Même SFR qui a pris du retard dans le domaine est devant et même si le quatrième opérateur annonce son intention de construire des centaines d’antennes rapidement, pour le moment sa couverture 4G est la plus faible des quatre.

Free Mobile annonce déjà couvrir les plus grandes communes françaises, de Paris à Marseille en passant par Lyon, de Toulouse à Strasbourg en passant par Clermont-Ferrand ou encore de Nice à Brest en passant par Angers. C’est bien, même si la couverture à l’intérieur de ces villes reste très partielle.

Brest est partiellement couvert (gauche) mais la 4G s'arrête vite (Plougastel en face, à droite).

Fort heureusement, l’accord d’itinérance avec Orange reste valable avec cette offre et vous passerez alors sur le réseau de l’opérateur historique (mais en EDGE/3G). Quel que soit le cas, vous disposerez toujours de 20 Go avant bridage. Précisons que cette offre nécessite d'avoir absolument un terminal compatible 4G.

Quels débits sur le terrain ?

Il est beaucoup trop tôt pour pour tirer des conclusions sur la vitesse réelle que l’on peut espérer en 4G chez Free mobile. Univers Freebox a rassemblé des mesures de débits effectués par ses lecteurs en différents lieux et les premiers retours sont dans l’ensemble assez positifs.

Un test effectué à Montpellier a atteint un excellent 100 Mbit/s — on n’est pas très loin du débit théorique et c’est mieux que ce que l’on peut obtenir chez les autres opérateurs en général. Cet excellent résultat ne doit pas faire oublier que le réseau 4G de Free Mobile n’est actuellement pas utilisé et donc totalement disponible.

Signalons aussi que la majorité des tests effectués en région parisienne sont largement inférieurs : sur les Champs-Élysées, le site a obtenu au mieux une vingtaine de mégas par seconde en téléchargement. Ce n’est pas mauvais, mais on peut atteindre un débit théorique de 42 Mbit par seconde chez les autres opérateurs sans 4G.

Au lancement, la 4G de Free Mobile peut donner d’excellents résultats (100 Mbit/s mesurés à Montpellier à gauche) ou des résultats corrects (26 Mbit/s mesurés à Paris au milieu).

Pour le moment, les débits semblent corrects et c’est un point positif pour cet opérateur qui a mauvaise réputation sur ce point. Mieux, Univers Freebox indique que YouTube était accessible rapidement pendant leurs essais. Free Mobile fait-il en sorte que tout se passe bien le jour du lancement et doit-on s’attendre à des résultats dégradés dans quelques semaines ou mois ? Laissons à l’opérateur le bénéfice du doute…

Quels appareils ?

Dans sa boutique, Free Mobile ne vend que six appareils compatibles avec son réseau 4G et dans le lot, il n’y a aucun iPhone. Et pour cause : les téléphones d’Apple devront être mis à jour avant de pouvoir accéder au réseau.

Les six téléphones compatibles 4G vendus par Free Mobile.

Côté iPhone, seuls les iPhone 5s et les iPhone 5c seront compatibles avec la 4G de Free Mobile. Pour l’heure, Bouygues Télécom est le seul opérateur capable de fournir de la 4G compatible avec l’iPhone 5 en France.

Même si vous avez un iPhone compatible, il faudra attendre la mise à jour des réglages opérateurs avant de pouvoir l’utiliser en 4G chez Free Mobile. L’entreprise de Xavier Niel reste prudente en annonçant une compatibilité d’ici février 2014 : les bruits de couloir évoquent plutôt le mois de janvier.

Dans tous les cas, vous ne pouvez pas utiliser le réseau 4G pour le moment avec votre iPhone. Seule inconnue : est-ce que l’on peut malgré tout bénéficier des avantages de la 4G, à savoir un bridage après 20 Go ? Pour souscrire à cette option, rappelons qu’il faut un terminal 4G : sans cela, l’opérateur vous repassera automatiquement à la formule de base et à son fair use de 3 Go.

Une annonce symbolique

En ouvrant son réseau 4G ce matin et surtout en n’annonçant aucune offre spécifique pour ce réseau, Free Mobile a incontestablement réussi un coup marketing. Même si l’opérateur ne parvient pas à constituer un réseau d’aussi bonne qualité que celui de ses concurrents, ce lancement est une réussite pour Xavier Niel et ce, pour plusieurs raisons.

En ajoutant simplement la 4G à son offre existante, Free Mobile vient ruiner les efforts des trois opérateurs historiques qui voyaient ainsi une opportunité pour restaurer leurs marges. Mis à mal avec le premier lancement du nouveau venu, en janvier 2012, Orange, SFR et Bouygues ont décidé de distinguer 3G et 4G et de réserver ce nouveau réseau plus rapide à leurs offres premium.

Même si Bouygues Télécom a un peu cassé les prix, un forfait 4G était plus cher en moyenne qu’un forfait 3G avec un ticket d’entrée autour de 30 € par mois. Chez Free Mobile, la 4G n’est pas différente de la 3G, elle n’est qu’une case à cocher pour l’utilisateur et elle est surtout sans supplément. Un argument fort qui devrait certainement déstabiliser les autres opérateurs : les clients attendront logiquement la même offre.

Autre point fort : les 20 Go de données attribués tous les mois à chaque abonné 4G. Free Mobile se distingue là aussi de concurrents restés dans les habitudes nées avec la 3G : chez Orange par exemple, on n’a que 2 Go d’internet avant d’être bridé pour 30 € par mois. Avec des débits aussi élevés, cette limite est très faible et elle deviendra vite contraignante.

Très peu d’abonnés utiliseront une telle quantité de données avec leur mobile, mais qu’importe, ce choix de 20 Go pour 20 € est hautement symbolique et devrait faire du mal aux opérateurs historiques. Ajoutons qu’en faisant ce choix, Xavier Niel propose à ses abonnés un illimité qui commence à vraiment ressembler à de l’illimité. À moins d’utiliser intensément le forfait en mode modem, on n’aura plus à se soucier du tout de sa consommation de données sur son téléphone mobile. Une excellente nouvelle pour les consommateurs, indéniablement…

Derrière les annonces, il faudra encore attendre de voir ce que cette nouvelle offre vaut réellement. Pour avoir été tous abonnés Free Mobile à son lancement, nous savons à la rédaction que la réalité était souvent bien différente des promesses du quatrième opérateur français. Il n’empêche que Xavier Niel met à nouveau ses concurrents dans une position délicate, deux ans après le lancement de son offre.

Les opérateurs historiques vont-ils réagir ? Orange a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne comptait pas changer sa stratégie et que ses tarifs augmenteraient en 2014 (lire : Orange joue l’indifférence face à la 4G de Free). À l’arrivée, les consommateurs décideront…

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