L'arrivée du HTML5 sur YouTube et Vimeo n'aura pas fait que des heureux : contrairement à Dailymotion qui promose ses contenus vidéo aussi bien au format H.264 qu'Ogg Theora, YouTube et Vimeo n'utilisent que le premier codec.
L'inconvénient d'une telle approche c'est qu'elle ne fonctionne qu'avec les navigateurs qui peuvent exploiter le H.264, à savoir Google Chrome et Safari. Si la Fondation Mozilla se réjouit de voir pris d'assaut le bastion de Flash, un plugin propriétaire, au profit du standard ouvert HTML 5, elle déplore en revanche que seule une autre solution propriétaire soit accessible sur YouTube et Vimeo. En effet, Firefox qui a fait depuis ses débuts le choix de l'open source à 100 % ne peut envisager d'utiliser ce codec propriétaire pour plusieurs raisons. Mike Shaver, Vice Président de l'ingénierie de Mozilla, en fait état sur son blog.
Tout d'abord il faudrait que la Fondation Mozilla se deleste d'une coquette somme, à savoir 5 millions de dollars, pour chaque année d'accord de licence. Mais même en acceptant de payer l'association MPEG LA, ça ne résoudrait pas la question des navigateurs basés sur le code de Mozilla, qui ne pourraient pas se permettre de reverser une somme pareille. En outre, Shaver rappelle que si l'utilisation du H.264 est pour le moment gratuite pour les créateurs de contenus, cette gratuité n'aura plus cours à la fin de l'année, et que toute personne diffusant de la vidéo à ce format sur son site, ou au sein d'un logiciel, devra obtenir l'accord du MPEG-LA et débourser un montant encore inconnu.
Robert O'Callahan, développeur chez Mozilla, passe également en revue toutes les questions qui se posent autour de cette guerre des plugins, notamment sur des moyens de contournement.
Par exemple, certains se demandent s'il ne faudrait pas tout simplement tirer parti du lecteur H.264 intégré aux systèmes d'exploitation. O'Callahan rétorque que les versions antérieures à Windows 7 ne fournissent pas de tel lecteur, ce qui représente la majorité des utilisateurs de Firefox. D'autre part une telle approche reviendrait à se débarrasser du débat et à le reporter sur le système d'exploitation, sur lequel Mozilla n'a aucune prise. Il lui semble bien plus constructif de lutter contre la propagation des standards propriétaires à la racine.
Concernant l'arrivée prochaine du H.264 dans le domaine public, il rétorque que non seulement certains brevets courent jusqu'en 2017, mais qu'en outre le problème se posera à nouveau pour les successeurs du H.264.
Le problème montre cependant certaines limites de l'open source, ou du moins celles qu'imposent les brevets logiciels : un codec tel que le H.264 est extrêmement efficace et met en œuvre des algorithmes très pointus, qui sont en général en dehors de portée du logiciel libre. Ces algorithmes impliquent généralement des chercheurs de pointe, et des investissements massifs. Moralité les solutions open source sont moins performantes et donc moins séduisantes pour les acteurs de l'industrie : YouTube utilisera plus de bande passante pour une qualité moindre pour une même vidéo en Ogg Theora, ce qui entraîne des coûts de fonctionnement plus importants. Et sur une plate-forme aussi conséquente que YouTube, qui, chaque jour, ajoute quelques centaines de milliers de nouvelles vidéos, et en distribue des centaines de millions, la différence aura un impact très notable.
Une différence qui ne justifie pas de défendre un web libre de brevets et de licences. Il reste à Mozilla de tout faire pour qu'Ogg Theora soit plus compétitif. Il faudra également voir ce que Google compte faire des codecs d'On2 dont elle a fait l'acquisition en juillet dernier (voir notre article Google veut améliorer la qualité des vidéos sur le web). D'ici là, il faudra se contenter de Flash sur Firefox, ou utiliser d'autres navigateurs pour bénéficier de la vidéo en HTML 5 sur YouTube et Vimeo. En attendant, Firefox risque là de se trouver bien isolé face à ce standard émergent du Web dont il est privé.
A voir sur le même sujet :
HTML 5 : du rififi pour les codecs
Comment HTML 5 va changer la donne
L'inconvénient d'une telle approche c'est qu'elle ne fonctionne qu'avec les navigateurs qui peuvent exploiter le H.264, à savoir Google Chrome et Safari. Si la Fondation Mozilla se réjouit de voir pris d'assaut le bastion de Flash, un plugin propriétaire, au profit du standard ouvert HTML 5, elle déplore en revanche que seule une autre solution propriétaire soit accessible sur YouTube et Vimeo. En effet, Firefox qui a fait depuis ses débuts le choix de l'open source à 100 % ne peut envisager d'utiliser ce codec propriétaire pour plusieurs raisons. Mike Shaver, Vice Président de l'ingénierie de Mozilla, en fait état sur son blog.
Tout d'abord il faudrait que la Fondation Mozilla se deleste d'une coquette somme, à savoir 5 millions de dollars, pour chaque année d'accord de licence. Mais même en acceptant de payer l'association MPEG LA, ça ne résoudrait pas la question des navigateurs basés sur le code de Mozilla, qui ne pourraient pas se permettre de reverser une somme pareille. En outre, Shaver rappelle que si l'utilisation du H.264 est pour le moment gratuite pour les créateurs de contenus, cette gratuité n'aura plus cours à la fin de l'année, et que toute personne diffusant de la vidéo à ce format sur son site, ou au sein d'un logiciel, devra obtenir l'accord du MPEG-LA et débourser un montant encore inconnu.
Robert O'Callahan, développeur chez Mozilla, passe également en revue toutes les questions qui se posent autour de cette guerre des plugins, notamment sur des moyens de contournement.
Par exemple, certains se demandent s'il ne faudrait pas tout simplement tirer parti du lecteur H.264 intégré aux systèmes d'exploitation. O'Callahan rétorque que les versions antérieures à Windows 7 ne fournissent pas de tel lecteur, ce qui représente la majorité des utilisateurs de Firefox. D'autre part une telle approche reviendrait à se débarrasser du débat et à le reporter sur le système d'exploitation, sur lequel Mozilla n'a aucune prise. Il lui semble bien plus constructif de lutter contre la propagation des standards propriétaires à la racine.
Concernant l'arrivée prochaine du H.264 dans le domaine public, il rétorque que non seulement certains brevets courent jusqu'en 2017, mais qu'en outre le problème se posera à nouveau pour les successeurs du H.264.
Le problème montre cependant certaines limites de l'open source, ou du moins celles qu'imposent les brevets logiciels : un codec tel que le H.264 est extrêmement efficace et met en œuvre des algorithmes très pointus, qui sont en général en dehors de portée du logiciel libre. Ces algorithmes impliquent généralement des chercheurs de pointe, et des investissements massifs. Moralité les solutions open source sont moins performantes et donc moins séduisantes pour les acteurs de l'industrie : YouTube utilisera plus de bande passante pour une qualité moindre pour une même vidéo en Ogg Theora, ce qui entraîne des coûts de fonctionnement plus importants. Et sur une plate-forme aussi conséquente que YouTube, qui, chaque jour, ajoute quelques centaines de milliers de nouvelles vidéos, et en distribue des centaines de millions, la différence aura un impact très notable.
Une différence qui ne justifie pas de défendre un web libre de brevets et de licences. Il reste à Mozilla de tout faire pour qu'Ogg Theora soit plus compétitif. Il faudra également voir ce que Google compte faire des codecs d'On2 dont elle a fait l'acquisition en juillet dernier (voir notre article Google veut améliorer la qualité des vidéos sur le web). D'ici là, il faudra se contenter de Flash sur Firefox, ou utiliser d'autres navigateurs pour bénéficier de la vidéo en HTML 5 sur YouTube et Vimeo. En attendant, Firefox risque là de se trouver bien isolé face à ce standard émergent du Web dont il est privé.
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