Un an après l’entrée en vigueur du DMA, la Commission européenne s’apprête à rendre ses décisions sur les cas d’Apple et de Meta. Selon Reuters, les deux entreprises pourraient se voir infliger de modestes amendes.
Teresa Ribera, la nouvelle commissaire à la concurrence. Image Union européenne.
Les deux entreprises risquent en théorie des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires annuel mondial, mais la Commission ne va pas frapper aussi fort d’après Reuters. Le régulateur voudrait pousser Apple et Meta à respecter le DMA, sans les punir trop sévèrement.
Le montant « modeste » des amendes pourrait aussi s’expliquer par la courte durée des violations présumées ainsi que le climat géopolitique. Donald Trump a menacé en février d’imposer des droits de douane aux pays prenant des sanctions contre des entreprises américaines. Teresa Ribera, la nouvelle commissaire européenne à la concurrence, a affirmé qu’elle ne plierait pas face aux pressions.
La « Pravda »... voilà qui fera remonter des souvenirs de cours à certains, voire de jeunesse aux plus anciens d’entre vous. Si le journal historique du Parti communiste soviétique (devenu Parti communiste de la fédération de Russie de nos jours) existe toujours au format papier, c’est un réseau ayant repris son nom, Pravda.Network, qui a fait l’objet d’une étude attentive de Viginum, puis par la société Newsguard. Les conclusions sont sans appel, et aux conséquences importantes : la manipulation des résultats des chatbots.
Un nom qui fleure bon le jeu vidéo, même si c’est bien plus sérieux : Portal Kombat. Image Viginum.
Un réseau de sites fantoches
Découvert en 2024 par Viginum (service français chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences étrangères), le réseau Pravda.Network, autrement appelé Portal Kombat, se compose d’au moins 193 sites ayant pour objet de compiler des textes appuyant le discours politique russe, et est historiquement orienté vers les localités russes et ukrainiennes. Mais dès le lendemain de l’intervention russe en Ukraine, ses cibles changent : en plus des territoires occupés, il vise maintenant principalement des pays soutenant l’effort ukrainien, comme la France et d’autres pays européens.
Ainsi, plusieurs antennes sont créées, pravda-fr pour la France, pravda-de pour l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, pravda-pl pour la Pologne, pravda-es pour l’Espagne, et pravda-en pour le Royaume-Uni et les USA. Tous les sites ont été créés le même jour, ont la même structure, et sont tous hébergés sur la même adresse IP hébergée en Russie. Leur contenu n’est destiné qu’à une seule chose, diffuser le discours officiel du Kremlin, légitimer « l’opération militaire spéciale », dénigrer l’Ukraine et ses dirigeants, et semer la discorde dans l’alliance occidentale.
Plusieurs sites, la même structure, les mêmes infos... Images Viginum.
D’autres sites plus orientés vers la Russie et l’Ukraine sont créés par la suite, au fil du temps, toujours selon le même schéma : un nom de domaine utilisant le nom d’une ville ukrainienne, et rajoutant -news.ru. Tous ces sites ont la même structure, la même favicône, et sont hébergés sur le même nœud réseau en Russie. Et tous sont reliés à la société Tigerweb, proche du pouvoir, comme le rappelle Kélian Sanz Pascual, analyste géopolitique chez Cassini Conseil et chargé de recherche au centre Geode :
L'écosystème Pravda a été relié à la société Tigerweb, enregistrée en Crimée en 2015 et gérée par le citoyen russe Evgueni Chevtchenko, qui avait par ailleurs travaillé à partir de 2013 pour l'entreprise Krymtekhnologii liée au ministère de la Politique intérieure, de l’information et de la communication de la République russe de Crimée. Ce profil correspond à la série d'acteurs privés travaillant sur les opérations informationnelles de l'État russe, un secteur devenu particulièrement lucratif et promettant donc de juteux contrats. L'exemple le plus connu de ce type d'acteurs en Occident est le tristement célèbre Evgueni Prigojine, connu tant pour avoir été à la tête de la société militaire privée Wagner que pour avoir été impliqué dans plusieurs affaires d'ingérence via le Projet Lakhta. Sans atteindre l'ampleur de l'activité ni la médiatisation du défunt homme d'affaires, les contractuels de l'information sont aujourd'hui pléthoriques en Russie et ciblent tant les sociétés des adversaires stratégiques de l'État que les citoyens russes eux-mêmes. L'État n'est jamais loin, puisque l'administration présidentielle, tout particulièrement son vice-directeur Serguey Kirienko, s'engage elle-même dans ce type d'activités en partenariat avec de telles entreprises privées mais aussi via l'association ANO Dialog, une entité qui semble prendre de l'ampleur dans le secteur informationnel depuis la mort de Prigojine.
Tous ces sites cumulés représentent une masse de plus de 3 600 000 articles en 2024, pour la majeure partie diffusant de fausses informations comme une vidéo montrant des combattants ukrainiens brûlant l’effigie de Donald Trump, ou encore un article affirmant que Volodimir Zelensky a interdit l’app du réseau Truth Social en Ukraine... alors qu’elle n’a jamais été proposé dans le pays.
Multiplier les sites miroirs, pour fausser les résultats des chatbots
Mais pourquoi faire ce genre de site, et pourquoi les multiplier de la sorte ? Dans un premier temps, leur multiplication est associée à un référencement poussé sur la plateforme Google, utilisant des techniques de SEO (Search Engine Optimization) pour les faire remonter dans certaines recherches par mot-clé.
Le nombre d’articles publiés, sur plusieurs centaines de sites miroirs, permet aussi de viser un but bien plus pernicieux : nombre de chatbots s’appuyant sur la multiplicité de résultats identiques pour tirer l’information paraissant la plus exacte d’internet, noyer le réseau de sites « d’information » dédiés à diffuser la propagande russe permet d’influer sur leurs réponses, comme vérifié par Newsguard.
Ainsi, sur plusieurs questions portant sur des fausses informations diffusées par les sites de Portal Kombat posées aux 10 principaux chatbots existants, 33 % des réponses ont répété le narratif russe. 56 réponses sur 450 ont directement repris des liens menant vers des sites diffusant les informations de Portal Kombat. 92 articles différents de désinformation ont été cités, avec deux chatbots intégrant directement 27 articles provenant du cœur du réseau pravda.
Exemple d’articles cités par les chatbots. Capture Newsguard.
Même quand les chatbots débunkent la fausse information, certains reprennent en partie des articles provenant de Portal Kombat dans leurs sources, menant à une confusion importante.
Les sites utilisent aussi une technique d’infiltration des chatbots appelée « LLM grooming », utilisant le fonctionnement de ces derniers à leur avantage : les LLM découpant le texte en tokens, les sites du réseau pravda noient les chatbots sous des quantité impressionnante de tokens ramenant tous vers le narratif pro-Kremlin. En janvier 2025, un rapport de Google confirmait avoir repéré cette manipulation des intelligences artificielles par des puissances étrangères.
Dans une vidéo du 27 janvier 2025 d’une table ronde à Moscou, John Mark Dougan, fugitif américain devenu propagandiste pour le Kremlin, a confirmé cette stratégie :
Plus cette information vient d’endroits variés, plus elle est amplifiée. Non seulement ça augmente sa visibilité, mais ça affecte aussi les intelligences artificielles [...] en poussant ces narratifs vus d’une perspective russe, nous pouvons changer les réponses de toutes les IA. L’IA n’est pas un outil dont nous devons avoir peur, mais un outil que nous devons utiliser.
Il prône ainsi une sorte de « blanchiment de l’information », en multipliant les sites de diffusion pour cacher l’origine réelle des articles, et ainsi tromper les IA. Les sites miroirs se multiplient, rendant leur détection plus difficile, et permettant à un plus grand nombre d’entre eux d’influencer les résultats des IA.
Le début d’une bataille numérique
Cette bataille de l’information, visant à manipuler les chatbots, n’est que le début : le président russe Vladimir Poutine lui-même, dans un discours sur l’IA à Moscou le 24 novembre 2023, a annoncé renforcer la recherche fondamentale sur les chatbots et les LLM. Si nombre de soldats se battent sur le front terrestre, un nouveau est maintenant ouvert : celui d’internet et de l’IA.
Étant donné la nature particulièrement sensible du sujet, nous ne saurions trop vous recommander de rester cordiaux et corrects dans les commentaires, et dans les limites autorisées par la législation. Ces derniers, pour éviter tout dérapage non contrôlé, seront fermés à 0h30. Merci de votre compréhension.
Apple serait en train de préparer la plus grosse refonte visuelle de ses systèmes d’exploitation depuis de nombreuses années. D’après Bloomberg, iOS 19, iPadOS 19 et macOS 16 auront une toute nouvelle interface utilisateur vaguement inspirée de visionOS.
Éléments d’interface de visionOS. Image Apple.
Alan Dye, le responsable du design logiciel, voudrait d’abord apporter plus de cohérence à travers les plateformes. Le style des icônes, des menus, des fenêtres et des boutons pourrait devenir identique, ou extrêmement similaire, sur iPhone/iPad et Mac. Pas question pour autant de fusionner iPadOS et macOS, Apple tiendrait à garder un système d’exploitation à part entière pour chaque type d’appareil. Mark Gurman ne précise pas si ce souci de cohérence ira jusqu'à tvOS et watchOS, même si cela semble être l'idée.
La nouvelle interface pourrait reprendre des spécificités de visionOS, le système du Vision Pro qui fait la part belle aux rondeurs, à la translucidité et aux effets de relief. Il faut peut-être voir dans la récente application Apple Invitations un avant-goût de ce design appliqué à iOS. Le youtubeur Jon Prosser, à la fiabilité imprévisible, avait déjà avancé que la prochaine version de l'application Appareil photo irait dans cette direction.
Application Apple Invitations. Image Apple.
La volonté de cohérence à travers les plateformes s’inscrirait dans un objectif plus large de recherche de simplicité. Avec sa nouvelle interface, la Pomme voudrait rendre ses smartphones, tablettes et ordinateurs plus faciles à utiliser. Elle espérerait aussi que cela stimule la demande pour ses produits, ce qu'Apple Intelligence ne semble pas parvenir à faire pour l'instant.
Le dernier changement majeur de design sur Mac remonte à 2020 avec macOS 11 Big Sur. Sur iPhone, tout le monde se souvient d’iOS 7, qui avait changé radicalement l’interface utilisateur. Depuis, iOS évolue de manière très progressive, mais la mise à jour qu’Apple présentera à la WWDC 2025 pourrait fortement bousculer les choses.
La troisième bêta de macOS 15.4 est de sortie pour les développeurs (build 24E5228e). La version finale sera disponible début avril pour tout le monde.
macOS 15.4 comprend Apple Intelligence en français et quelques améliorations supplémentaires, comme le framework FSKit pour installer des extensions de systèmes de fichiers. Cette mise à jour apportera également une nouvelle procédure de démarrage rapide en combinaison avec iOS 18.4.
Vous n’en revenez toujours pas qu’Apple n’ait pas rendu l’iPhone 16e compatible MagSafe ? Faites comme Phone Repair Guru, ajoutez vous-même des aimants à l’intérieur de l’appareil ! Le youtubeur est en effet parvenu à réaliser cette opération chirurgicale.
Il a d’abord dû démonter le dos de l’iPhone 16e (ce qui se fait simplement), puis décoller la bobine de cuivre avant d’insérer la couronne d’aimants manquante. Il y a suffisamment d’espace dans le boîtier pour caser ce composant additionnel sans que cela n’empêche de refermer le terminal. Si les aimants intégrés font leur effet — le chargeur MagSafe d’Apple vient bien se coller au dos de l’iPhone 16e —, la puissance de la recharge sans fil reste bloquée à 7,5 W maximum.
« C’est quelque chose que n’importe qui peut faire à la maison », déclare Phone Repair Guru. On n’irait pas jusque-là, mais pour les bricoleurs, il est vrai que l’opération n’est pas complexe. On ne la conseille pas pour autant, car il faudrait déjà s’assurer sur la durée que cette transformation ne cause pas de problème à l’iPhone.
Pour pallier l’absence de MagSafe sur l’iPhone 16e sans en passer par le bistouri, nous avons fait le tour des solutions disponibles dans l’article suivant :