Alors que l’un des plus célèbres beaux gosses du monde a disparu cette semaine, la tentation est grande de passer à Mach 2 pour voir ce qui arrivera dans les mois à venir chez Apple. Installez-vous dans le cockpit, allumez les F401, et plein gaz vers le futur ! Talk to me Mark « Goose » Gurman...

Danger Zone
Jusqu’à présent, Apple a toujours tenté de maintenir les prix de l’iPhone Pro de base (sur ses terres en tout cas) sous la barre des 1 000 dollars. Depuis l’iPhone X, il est possible de trouver la configuration minimum à 999 dollars, même si entre temps les versions Pro Max sont arrivées, et ont bien relevé les tarifs. Aux USA plus qu’ailleurs, la barre psychologique est bien présente (en France, l’effet est moins présent, les tarifs ayant toujours fluctué au gré des taux de change... et des envies d’Apple).

Si une bonne partie de la production vient de Chine, la pomme n’est pas aveugle pour autant : au fil du temps, elle a diversifié sa production. En plus de l’empire du milieu, elle a créé des chaînes de montage dans plusieurs autres pays. Cependant, comme toutes les autres entreprises, elle a été prise de court par le côté global et violent des nouvelles taxes :
- en Inde, où Apple produit de plus en plus d’iPhone et d’AirPods : 26 %.
- au Vietnam, qui produit des iPhone, des AirPods, des Apple Watch et des Mac : 46 %.
- en Malaisie, qui produit de plus en plus de Mac : 24 %.
- en Thaïlande, qui produit aussi quelques Mac : 37 %.
- en Irlande, qui s’occupe de quelques iMac : 20 %.
- en Indonésie, qui va bientôt produire des AirTags et les grilles de haut-parleurs d’AirPods Max : 32 %.
Concernant la Chine, qui garde une forte part des usines, les taxes montent à un mirobolant 54 % ! Même si une bonne partie de la production est déviée vers d’autres pays de la liste au-dessus, il est donc impossible pour Apple d’échapper à la taxe, elle se retrouve directement ciblée par le missile : elle ne peut que réduire le souffle de l’explosion.
Il paraît cependant logique qu’Apple ait en poche quelques contre-mesures. Mark Gurman en compte quatre, et pense que la firme utilisera un mix de ces possibilités :
- pousser les sous-traitants à offrir des prix plus bas, pour absorber une partie de la taxe.
- prendre en charge une partie de la hausse, largement absorbable avec une marge moyenne de 45 % sur la production.
- ajuster les prix à la hausse. Les consommateurs devraient comprendre l’augmentation, les médias rabâchant à longueur de journée les nouvelles taxes.
- modifier sa chaîne d’assemblage. Il est très peu probable qu’Apple revienne entièrement aux USA, mais il est possible de changer la localisation de certaines usines pour affaiblir au maximum les effets des taxes.
Through the Fire
En attendant, la pomme n’est pas restée les bras croisés : comme bon nombre de ses concurrents, elle a fait un maximum de stock dans le pays. En effet, la taxe n’étant appliquée qu’à partir du 9 avril, et ne touchant que ce qui entre aux USA, tout ce qui a été importé avant la date n’est pas soumis à l’augmentation. C’est toujours ça de pris, et il est facile d’imaginer qu’Apple a poussé ses sous-traitants dans leurs derniers retranchements pour amasser un maximum de stock.

Ensuite, il faudra faire avec les taxes. Mais le tableau n’est pas aussi noir aujourd’hui qu’il l’aurait été il y a encore quelques années : il y a une petite décennie, quasiment tous les produits y compris l’iPhone étaient faits en Chine, ce qui aurait provoqué une taxe monstre de 54 %. Si le Vietnam n’est pas épargné non plus avec ses 46 %, Apple peut souffler avec la production d’iPhone en Inde, qui n’est touché qu’à un « petit » 26 %.
Cependant, les américains vont devoir à leur tour goûter aux augmentations de tarifs : Apple n’a jamais eu la main qui tremble à ce niveau, que ce soit en Europe avec l’inflation, ou même au Japon, pourtant très gros marché pour l’iPhone, suite à la forte baisse du Yen.
Concernant les chaînes d’assemblage, Apple va fort probablement s’appuyer fortement sur l’Inde pour la production destinée aux USA, avant une possible extension au Brésil : le pays n’est touché que par un minuscule 10 %, et Apple y a déjà des usines, même si elles sont actuellement insignifiantes comparées à l’Inde ou à la Chine.
You’ve Lost That Lovin’ Feeling
Et à long terme ? Revenir aux USA ? Fort peu probable : rien que le temps de monter les usines, embaucher les employés, leur apprendre le métier, monter en charge... Tout cela prendrait au minimum, en optimisant le tout, plus de cinq ans. Une éternité dans le milieu.

Et même si ces hypothétiques usines voyaient le jour, un autre problème se poserait : la main d’œuvre aux USA, même peu qualifiée, est autrement mieux payée qu’en Asie. Si l’iPhone devait être produit « fièrement » aux USA, les analystes voient son prix doubler. Totalement irréaliste pour continuer d’en vendre par palettes.
Apple a eu beau rappeler son investissement de 500 milliards de dollars dans les quatre ans à venir, et Tim Cook a eu beau mettre un million pour assister à l’investiture de Trump, rien n’y a fait, les taxes sont arrivées. Apple devra faire avec, et n’est pas la plus à plaindre : entre les différents leviers qu’elle a à sa disposition, elle devrait pouvoir encaisser le choc sans trop broncher.
Take My Breath Away
Bon, et à part ces taxes ? Et bien, le nouvel iPhone suit son chemin, et se précise. Si nombreux sont ceux qui ont prédit des gros changements avec l’iPhone 17 Pro, certains se confirment : le dos gagnerait bien un ensemble optique qui se prolonge sur toute la largeur de l’appareil.

Mais contrairement aux prédictions de certains, dont FPT, Mark Gurman croit savoir que le dos restera uni, sans une barre noire entourant les optiques. La protubérance, comme sur les iPhone actuels, resterait donc de la même couleur que le reste du dos.
Cependant, le fuiteur s’est laissé entendre qu’Apple prépare un changement vraiment majeur pour le vingtième anniversaire de son smartphone. C’est à ce moment qu’arriverait entre autres l’iPhone pliable, et l’iPhone Pro verrait son design drastiquement changer avec un usage encore plus grand du verre.
(Sittin’ On) The Dock of The Bay
Vous attendez le HomePad dont les articles ont tant parlé ? Il va falloir patienter encore un peu... peut-être même encore un an. En effet, suite aux déconvenues de Siri, Mark Gurman ne voit plus arriver ce concurrent du Google Nest Hub avant 2026, le temps de sortir enfin le Siri « 2.0 » qui fait tant défaut actuellement.

Les tests continuent en interne, avec un nombre conséquent d’employés en profitant à la maison, et remontant ainsi de précieuses données. Le grand frère du « HomePad », avec son bras articulé et sa personnalité développée, reste en développement dans les labos : le retard de Siri lui donne le temps d’être totalement prêt pour sa grande sortie.
Playing With the Boys
En parlant de Siri, son intégration de ChatGPT ne devrait pas rester seule. Apple continue de développer celle de Gemini, et une annonce pourrait avoir lieu aussi tôt qu’à la WWDC 2025. Concernant les autres, comme Llama ou Claude, rien n’est annoncé, mais il est probable qu’ils arrivent tôt ou tard.
En Chine, Apple devra faire avec les locaux de l’étape : Baidu et Alibaba remplaceront ChatGPT et consorts. L’intégration, si elle aurait dû montrer ses premiers pas dans iOS 18.5, semble plus s’orienter vers iOS 18.6 maintenant. C’est en tout cas une étape majeure pour Apple, à n’en pas douter, et tous les efforts sont tournés vers cette intégration qui manque cruellement pour concurrencer les téléphones chinois.
Destination Unknown
Si le plan d’Apple paraissait bien rôdé, elle se retrouve comme tous ses concurrents à devoir gérer la surprise de taille que représentent les taxes annoncées par l’administration Trump. Si le coup est dur, Apple a largement les moyens techniques et financiers de l’encaisser, même si ça retarde encore certains lancements.
- Dis Siri, mets-moi Top Gun.
- Négatif Ghost Rider, il y a du monde dans la boucle.
- Je vais lui friser les moustaches à Siri...