Apple peut transférer sur le sol américain la fabrication de ses iPhone et son problème de droits de douane ne sera plus qu'un mauvais souvenir. C'est ce qu'a expliqué en substance Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche à l'occasion d'un point presse en fin de journée et alors que le bras de fer entre les États-Unis et la Chine est sur le point de se tendre encore.

Maggie Haberman, journaliste au New York Times, a demandé si le président Trump était d'accord avec les propos tenus ce week-end par Howard Lutnick, son Secrétaire au Commerce. Celui-ci avait déclaré : « L'armée des millions et des millions d'êtres humains qui vissent de petites vis pour fabriquer des iPhone — ce genre de chose va venir aux États-Unis ».
Karoline Leavitt a répondu que le président américain souhaitait en effet développer l'emploi manufacturier américain à tous les niveaux :
Le président souhaite augmenter le nombre d’emplois dans le secteur manufacturier ici, aux États-Unis, mais il s’intéresse également aux technologies de pointe. Il s’intéresse aussi à l’intelligence artificielle et aux domaines émergents en pleine expansion à travers le monde, dans lesquels les États-Unis doivent aussi être à l'avant-garde. Il existe une diversité d’emplois : des emplois manufacturiers plus traditionnels, mais aussi des emplois dans les technologies avancées. Le président s’intéresse à tous ces domaines. Il veut que ces emplois reviennent au pays.
La journaliste du New York Times a plus spécifiquement demandé si l'iPhone faisait partie de ces technologies qui peuvent être transférées aux États-Unis. « Absolument » a assuré Karoline Leavitt avant d'ajouter :
[Le président] pense que nous avons la main-d’œuvre, les travailleurs et les ressources nécessaires pour y parvenir. Comme vous le savez, Apple a investi 500 milliards de dollars ici, aux États-Unis. Donc, si Apple ne pensait pas que les États-Unis en étaient capables, ils n’auraient probablement pas investi une somme aussi énorme.
La porte-parole fait référence à l'annonce de la fin février pour un investissement aux États-Unis de 500 milliards de dollars étalé sur les quatre prochaines années. Une annonce opportune, faite peu après le changement d'administration, puisqu'Apple s'était gardée de préciser quelle part de ce montant colossal était déjà sur les rails bien avant la prise de fonction voire la réélection de Donald Trump.

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Dans son communiqué, Apple listait plusieurs domaines qui recevront ces investissements et elle insistait sur l'aide à la création de « milliers d'emplois très bien payés à travers le pays ». Il n'y en avait aucun qui, de près ou de loin, faisait écho à ceux dont Apple profite en Chine et en Inde à travers ses fournisseurs. Des pays où les coûts salariaux et les capacités industrielles sont sans équivalent avec ceux des États-Unis et d'autres pays occidentaux.

Apple a bien parlé d'une usine de fabrication de matériels à Houston au Texas, mais il s'agira de serveurs destinés à ses datacenters et à Apple Intelligence. Le gros Mac Pro, lourd et encombrant à acheminer depuis l'Asie, est aussi assemblé au Texas (ou en Irlande pour l'Europe). Ce n'est certainement pas de la production dans les volumes qui sont ceux des iPhone (et d'autres matériels phares d'Apple).

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Les autres postes d'investissement visent le haut du panier : des emplois spécialisés dans l'ingénierie matérielle et logicielle, dans la conception de semi-conducteurs ou la formation de spécialistes dans la gestion de projets ou l'optimisation de chaines d'approvisionnement. Tout le contraire des emplois où l'on passe ses journées à « visser des petites vis ».

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