Après le don personnel de Tim Cook au comité d’organisation de la cérémonie d’investiture du 47e président américain et le passage du patron d’Apple à la Maison-Blanche, la firme de Cupertino continue de soigner sa relation avec l’administration Trump. Apple annonce qu’elle investira « plus de 500 milliards de dollars aux États-Unis dans les quatre prochaines années », une nouvelle qui pourra être brandie comme une victoire politique par le président, alors qu’il s’agit d’une confirmation de dépenses prévues depuis longtemps.

« Nous sommes convaincus de l’avenir de l’innovation américaine et nous sommes fiers de confirmer nos investissements de longue date sur le sol américain avec cet engagement de 500 milliards de dollars pour le futur de notre pays », déclare Tim Cook, qui annonce le doublement de l’Advanced Manufacturing Fund. Annoncé comme un fonds de soutien de l’innovation et de l’emploi industriel aux États-Unis, du temps du premier mandat de Donald Trump, ce programme est surtout un moyen pour Apple de financer les immenses investissements qu’elle demande à ses fournisseurs.
La firme de Cupertino a ainsi donné près de 500 millions de dollars à Corning, qui fabrique les verres trempés qui protègent les écrans des iPhone, et près de 400 millions à Finisair, qui fabrique les lasers du système Face ID. Les entreprises américaines ne sont pas les seules bénéficiaires de la générosité intéressée d’Apple, puisqu’elle a déployé des mécanismes similaires en Chine et en Inde, une manière de sécuriser ses approvisionnements tout en constituant du capital politique.
Le fonds passera ainsi de 5 à 10 milliards de dollars, essentiellement pour financer la fabrication des installations de TSMC en Arizona, dont le cout a explosé. Autrement dit : Apple fait passer des dépenses prévues, voire contraintes, comme des concessions politiques. Ce n’est pas très glorieux, mais c’est de bonne guerre. Ainsi, le montant de 500 milliards de dollars comprend des dépenses aussi naturelles que ses factures « auprès de milliers de fournisseurs dans les 50 états américains, l’emploi direct, l’infrastructure d’Apple Intelligence et les centres de données, ses installations et les productions Apple TV+ dans vingt états ».
Apple confirme qu’elle financera la création d’un centre de formation d’ouvriers spécialisés dans le Michigan et d’une ligne de production de serveurs au Texas. Prévue pour 2026, cette usine de 24 000 m² sera le centre névralgique de l’assemblage des serveurs qui composeront le Private Cloud Compute d’Apple Intelligence. La firme de Cupertino, qui s’enorgueillit d’avoir conçu son modem C1 aux États-Unis, ajoute qu’elle engagera 20 000 personnes dans les quatre prochaines années, le temps du mandat de Donald Trump. Quand la realpolitik rencontre l’informatique.