Samy Bengio, le responsable de la recherche sur l’intelligence artificielle chez Apple, a été nommé professeur titulaire à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), rapporte Le Temps. C’est peu connu, mais pour faire progresser ses technologies et le domaine de l’IA de manière générale, Apple collabore en effet avec le monde académique.
Le partenariat entre l’entreprise américaine et la prestigieuse école suisse a déjà abouti à huit articles scientifiques, dont un (Generalization on the Unseen, Logic Reasoning and Degree Curriculum) primé à l’International Conference on Machine Learning, un des événements les plus importants du milieu.
Samy Bengio, une grande figure du domaine qui a fait une partie de sa carrière chez Google, rejoint à l’EPFL un de ses collègues, Emmanuel Abbé. « Nous avons publié plusieurs travaux de recherche ensemble et mettons en place des principes fondamentaux pour le raisonnement dans l'IA », indique au quotidien suisse celui qui est à la fois professeur ordinaire à Lausanne et senior research scientist chez Apple.
« [Les grands modèles de langage] ont leurs limites. Ils peinent à généraliser dans des situations trop nouvelles par rapport aux données d'entraînement. En science, en médecine ou en planification, cela peut être problématique car les scénarios possibles sont très variés. Cela devient difficile — ou coûteux — d'en parcourir suffisamment pour apprendre par la force des exemples, explique Emmanuel Abbé. On aimerait que ces IA puissent raisonner davantage, qu'elles puissent extrapoler au-delà des cas similaires déjà vus. »
Pour que les modèles extrapolent davantage, le chercheur et ses confrères-collègues ont trouvé une piste : « [ils] doivent capitaliser moins sur la mémorisation et plus sur des principes composables. C'est un apprentissage plus progressif et dynamique. » Grâce à cette avancée, les modèles d’IA pourraient effectuer des tâches plus complexes qui demandent une longue chaîne de raisonnements.
Les recherches menées par les spécialistes qui travaillent autant pour Apple qu’à l’EPFL vont bénéficier « aux deux parties et par ricochet à la communauté IA au sens large », déclare Emmanuel Abbé. Ce genre de collaboration implique souvent des financements de la part des grandes entreprises vis-à-vis des instituts scientifiques, mais le montant de la participation dans le cas présent reste secret, note Le Temps. Par ailleurs, des étudiants de l'EPFL peuvent avoir l’occasion de faire des stages chez Apple.
Source : merci Matthias