Trois ans après son dépôt de plainte, Apple jette finalement l’éponge face à NSO dans les prétoires. La Pomme a demandé au tribunal de classer l’affaire l’opposant au créateur de Pegasus, le logiciel espion qui s’est infiltré dans les iPhone de militants, de journalistes ou encore de politiques.
D’après les avocats d’Apple, poursuivre le procès ne servirait à rien car il parait impossible d’obtenir les documents les plus cruciaux sur Pegasus. Ils en veulent pour preuve une enquête récente du Guardian selon laquelle le gouvernement israélien a saisi des documents sensibles afin d’empêcher leur divulgation.
Continuer le procès pourrait même se révéler contre-productif du point de vue de la sécurité, explique Apple. Si elle fournit aux avocats de NSO des éléments sur la manière dont elle détecte les piratages, la Pomme craint que cela donne un coup de main à son adversaire et mette en péril la sécurité de ses produits. À ce jour, le mode Isolement du Mac et de l’iPhone semble toujours efficace contre les attaques sophistiquées de type Pegasus.
Depuis les révélations sur Pegasus, utilisé notamment par des régimes autoritaires pour espionner des opposants, NSO est sur le déclin. L’entreprise a été placée sur liste noire par les États-Unis en 2021 et Israël lui a interdit de vendre ses logiciels dans 65 pays. « Le groupe NSO est en difficulté, il est concurrencé par d’autres et n’est plus aussi redoutable qu’autrefois », estime l’expert en cybersécurité Ronald Deibert interrogé par le Washington Post.