D’un côté, le législateur impose ses vues, au point qu’Apple a dû remettre en cause des politiques qui étaient devenues des dogmes. De l’autre, la concurrence dicte son agenda, au point qu’Apple a pu sembler rater la vague des technologies génératives. Ces derniers mois, la firme de Cupertino a fait preuve d’une fébrilité qu’on ne lui connaissait pas, forcée et contrainte de réagir sur le terrain de ses contempteurs quand elle devrait anticiper selon ses propres termes. La pomme a peur — faut-il s’en inquiéter ?
La peur de la législation
Apple n’est plus le petit poucet qui avait dû quémander 150 millions de dollars à Microsoft, mais un colosse qui doit affronter les mêmes accusations que son meilleur ennemi. L’entreprise la plus riche du monde ne peut plus se défausser en assurant qu’elle ne détient le monopole d’aucun marché. Aux États-Unis et plus encore au sein de l’Union européenne, le droit de la concurrence s’est adapté aux nouvelles réalités économiques, et s’intéresse maintenant aux effets de réseau et aux barrières à l’entrée.
Apple, qui a fondé son succès sur la forte intégration du matériel et du logiciel, est en première ligne. Sans jamais être dans une position dominante dans le sens historique du terme, il est …